Le chérif de Nioro a toutes les raisons de s’étrangler de satisfaction. Coup sur coup, il a réussi à placer ses hommes au gouvernement restreint chargé de négocier avec le Mouvement du 5 juin. Le portefeuille des finances est revenu au fils d’un de ses anciens disciples. Abdoulaye Daffé qui a fait les beaux jours de la Banque de développement du Mali (BDM) succède à Boubou Cissé qui cumulait ce poste avec celui de Premier ministre. Tiébilé Dramé conserve le ministère des Affaires étrangères, de même que Dahirou la Défense. Le succès serait complet si un des pères fondateurs du M5, en l’occurrence Choguel Kokala Maïga n’avait pas rejeté l’offre d’occuper le ministère de l’Administration territoriale.
En outre, Bouillé est parvenu à obtenir la tête du fils du président de la République. Karim Keïta, le tout puissant président de la Commission défense, sécurité et protection civile de l’Assemblée nationale a fini par jeter l’éponge. Son char embourbé dans les plages espagnoles où il batifolait avec des bordelles de luxe, ne pouvait dans la tempête provoquée reprendre du service.
Sans surprise, des mots sont restés au travers de sa gorge chaude. Morceaux choisis : « Dans cette ambiance délétère, certains ont fait de ma modeste personne un fonds de commerce politique, d’autres un déversoir de leurs ambitions inassouvies. Rien ne m’aura été épargné. En décidant d’entrer en politique, je savais que mon action allait être scrutée, analysée, commentée. Mais je n’imaginais pas que l’injure, la calomnie, le mensonge seraient à ce point convoqués pour dénaturer et dissimuler mon action au service des Maliennes et des Maliens. Certes, j’ai commis des erreurs. Qui n’en commet pas ? … Pourtant, comme s’il existait un délit de patronyme, certains continuent à concentrer leurs attaques sur moi. Je ne suis pas dupe, l’objectif final de ce matraquage se trouve ailleurs. .. Pour ma part, je mets le Mali au- dessus de tout. Aucun sacrifice n’est de trop pour le Mali. Je ne souhaite plus être un argument pour des personnes en mal de programme, ni être un frein au dialogue entre Maliens pour aboutir à un apaisement de la situation socio-politique de notre pays. C’est pourquoi j’ai décidé, en toute responsabilité, de me retirer à compter de ce jour de la Présidence de la Commission Défense nationale, Sécurité et Protection civile de l’Assemblée nationale. En tant que simple député, démocrate convaincu et républicain déterminé, je continuerai de consacrer mon énergie au service des électrices et des électeurs de la Commune II de Bamako, et à l’amélioration des conditions de vie et de travail des Maliennes et des Maliens. »
La Rédaction