Si au départ ils étaient considérés, les réseaux sociaux, comme un moyen d’échange entre les amis, les frères, ils sont actuellement devenus un casse-tête. De jeunes maliens, quand on les rencontre ont, soit un téléphone portable connecté, soit un ordinateur connecté. Ou encore des baladeurs avec lesquels ils se déplacent d’un lieu à un autre, à la recherche de connexion.
Face book, tweeter, badoo, too, youtube, skype, viber, etc, les réseaux sociaux qui s’accroissent de jour en jour confirment l’engouement franchement souhaité par les jeunes. Très fréquent chez les jeunes branchés d’aujourd’hui est l’usage de ces réseaux sociaux.
Comme le témoigne cet accro : « je suis sur beaucoup de réseaux sociaux, mais je suis généralement sur tweeter, car beaucoup de mes amis y sont inscrits. En ce moment je n’ai pas d’activité. Je suis en vacance, donc la seule chose qui me permet de me distraire sans dérangement ce sont ces réseaux sociaux. Je discute avec mes amis, je commente les images ou j’écris à des amis ».
Boubou Dembélé, un jeune étudiant, n’est pas de même avis que son prédécesseur : « le but de ces réseaux sociaux est de faciliter les échanges, mais tel n’est pas le cas chez nous. Surtout avec Face book. Les gens ne s’inscrivent sur ce réseau généralement que pour la quête de « meufs » c’est-à-dire de femmes ; pour publier des photos bidon, ou des images pornographiques sur leurs murs. En plus, ils ne donnent même pas leur vraie identité mais ils aiment se cacher derrière des identités qui ne sont même pas les leurs, alors que ce réseau est à la fois pour la rencontre et l’information ».
Force est de reconnaitre que nombre d’adolescents se connectent maintenant à ces différents réseaux sociaux, en ignorant les dangers qui peuvent être encourus. Très généralement, ils se connectent en absence des adultes, donc ils ne sont pas à l’abri des dangers, tout devient permis à leurs yeux. Ils se connectent au moins deux fois par jour, sinon passent la moitié de la journée sur leurs réseaux favoris, sans se soucier des inconvenants qui peuvent survenir.
L’utilisation de ces réseaux sociaux a des impacts sur les adolescents. Certes ces réseaux leur permettent de réaliser des activités socialisantes, tant en ligne ou en hors ligne, car ils restent en amis le plus souvent. Ceci donne un esprit d’ouverture au monde et ils rencontrent une multitude de points de vue, notamment par le biais de ces réseaux.
Par contre, leur utilisation diminue les contacts humains, chose qui est très importante dans notre société.
Passer plus 10 h devant l’écran, les yeux fixées sur ordinateurs ou sur téléphone portable n’est pas bon pour la santé. Ça peut même donner la myopie ou des problèmes musculaires. Sur le côté éducatif n’en parlons même pas. Au lieu que ça soit un outil d’enseignement, c’est le contraire. Les ados sur les réseaux sociaux ne respectent pas les règles et principes d’une langue, mais ils l’écrivent comme ils entendent, sans chercher à comprendre.
Cette jeune fille de 14 ans, collée à son portable nous a dit : « le but est de communiquer à l’aise et non d’apprendre les règles grammaticales. Les règles grammaticales, c’est en classe et non sur les réseaux sociaux. Car on utilise toutes sortes de signes sur Face book. Mais l’essentiel est qu’on se comprenne, c’est tout ».
Une vision déplorée par cette dame, une mère de famille, Aminata Sangaré qui a le mot de la fin « je ne dirai pas que les réseaux sociaux ne sont pas bons, mais les enfants ne l’utilisent pas à bon escient. Vu le niveau des élèves maliens aujourd’hui, ces réseaux devraient être un outil d’apprentissage au lieu d’amusement. Ils devraient être sur ces réseaux afin de s’enquérir des choses qui n’ont pas été comprises en classe. Mais c’est triste de voir un élève de la 9ème année qui fait une multitude de fautes grammaticales ».
HABIBATOU COULIBALY