La communauté internationale célèbre le 25 novembre de chaque année la journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes et des filles. En raison du calendrier électoral, la célébration de la journée a été légèrement décalée au Mali. C’est hier mardi 3 décembre 2013 qu’elle a été célébrée. C’était au Cicb de Bamako sous l’égide de Madame le Ministre de la Promotion de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Mme Sangaré Oumou Bah, en présence du représentant des Nations Unies pour la population, M. Makane Kane, des organisations de défense des droits des femmes et de plusieurs associations féminines.
La journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes et des filles a été célébrée au Mali sous le thème “de la paix chez soi à la paix dans le monde : mobilisons-nous pour lutter contre les violences basées sur le genre.”
Durant 16 jours d’activisme, c’est-à-dire jusqu’au 10 décembre courant, le monde entier se mobilise contre les violences basées sur le genre. La campagne a pour objectif d’intensifier la sensibilisation contre les violences faites aux femmes.
Donc, les deux semaines sont mises à profit pour attirer l’attention du monde sur ce phénomène qui constitue une grave violation des droits humains.
Le représentant des Nations Unies pour la population au Mali, M. Makane Kane, a déploré le fait qu’en dépit des instruments nationaux et internationaux de protection de la femme, les violences à leur égard ne faiblissent pas. M. Kane estime que ces violences gagnent en intensité dans tous les pays du monde, le Mali y compris. Et que, dit-il, elles sont présentes dans tous les segments de la société malienne et causent de sévères souffrances aux survivantes.
“Malheureusement ces survivantes souffrent dans une indifférence qui finit par les détruire à petit feu”, a affirmé Makane Kane.
Le représentant des Nations Unies pour la population a défini les violences basées sur le genre comme “tout acte de nuisance, préjudiciable, perpétré contre le gré de quelqu’un, et qui est basé sur des différences socialement prescrites entre hommes et femmes”. Selon M. Kane, le sous-groupe sectoriel de travail sur les violences basées sur le genre, créé au lendemain de la crise au Mali en 2012 et qui est coordonnée par l’Unfpa, a enregistré 2.323 cas de violences dont 212 cas de viols, en 2012.
Toujours selon M. Kane, en 2013 ce même groupe a recensé 3.330 cas de violences basées sur le genre dont 321 violences sexuelles, 353 violences physiques, 1.410 violences psychosociales, 841 cas de deni de ressources, 405 cas de pratiques traditionnelles néfastes (Mgf, mariage précoce, forcé, répudiation). A en croire M. Kane, ces cas concernent 2.774 femmes contre 556 hommes et 651 enfants de moins de 18 ans.
Le thème international retenu cette année pour la célébration de la journée internationale de la lutte contre les violences basées sur le genre est : “la paix à la maison, la paix dans le monde : défions le militarisme et finissons-en avec la violence faite aux femmes”.
Makane Kane a saisi l’occasion pour appeler les maliens et les maliennes à unir leur efforts pour que le Mali sorte rapidement du cauchemar dans lequel il est plongé depuis 2 ans et dont les principales victimes sont les femmes et les enfants. Aussi, M. Kane a-t-il profité de l’occasion pour suggérer, à l’attention du gouvernement du Mali, l’adoption d’une législation unique qui regrouperait toutes les violences basées sur le genre comme d’autre pays s’en sont dotés lors de crises semblables, afin de mieux combattre les violences basées sur le genre en lieu et place des lois actuelles éparses.
Madame le Ministre de la Promotion de la Femme de la Famille et de l’Enfant, Mme Sangaré Oumou Bah, a souligné que la situation de crise que le Mali a connue a engendré de nouvelles formes de violences.
Après avoir parlé du caractère universel, multiforme et les causes et conséquences des violences faites aux femmes, Mme le Ministre a appelé les Ong et associations de défense des droits des femmes à redoubler leurs efforts au côté du Gouvernement pour venir à bout des violences basées sur le genre.
La cérémonie a été marquée par des chants, sketches et poésies fustigeant les violences basées sur le genre.
Modibo KONÉ