L’école pour déficients auditifs (E.D.A), est un centre d’animation pédagogique à caractère administratif. Elle accueille chaque année en son sein, des enfants atteints de surdité en vue de leur donner une éducation pratique rigoureuse en langue de signes devant favoriser leur insertion professionnelle dans un environnement le plus souvent hostile. Aujourd’hui, ces élèves rencontrent d’énormes difficultés sur le marché de l’emploi et sont exposés au chômage.
Selon le directeur de l’école pour déficients auditif du CAP de l’Hippodrome, M. Balla KEITA, les personnes handicapées représentent 2% de la population malienne. Les sourds seuls couvrent le 1 /3 de ce pourcentage. Ce qui signifie que la surdité est précoce dans notre pays et nous invite à jeter un regard salvateur sur l’avenir et l’intégration professionnelle des personnes sourdes. Néanmoins, leur alphabétisation est indispensable au développement de notre pays. Malgré leur scolarisation, sensé les épargner le spectacle du chômage, ces handicapés auditifs restent plus exposés au drame. Pour cause, leur éducation est bornée au seul fameux diplôme du D.E.F., qui est, actuellement, le 1er diplôme d’éducation au Mali et par conséquent ne peut décrocher un bon emploi sans autre qualification. Le difficile est qu’à l’école pour déficients auditifs, c’est la langue des signes qui est le code d’alphabétisation. Selon le directeur M. Balla KEITA, l’un des experts en langue de signes, l’orientation des élèves sourds devient de plus en plus difficile de nos jours, due en partie au manque de qualification du personnel enseignant. Autrement dit, il n’existe pas de lycée réservé pour sourds devant leur permettre d’obtenir le diplôme du BAC. C’est de là que découle le problème de leur insertion professionnelle entraînant le taux élevé des chômeurs. Concernant les élèves, tout comme notre système éducatif global, ils n’ont pas de motivation. Avant cette dernière décennie, c’était un enseignement classique avec rigueur.
Les ateliers de perfectionnement et de travaux artisanaux créés par l’AMAsourds avec l’aide du gouvernement et bien d’autres partenaires (couture, teinture, coiffure …) ne semblent pas remédier toute la plaie. Ainsi, l’appui financier que le gouvernement accorde aux déficients auditifs via l’AMAsourds se révèle insuffisant pour couvrir leurs besoins, 1.500.000 FCFA par an, car ils sont relativement nombreux.
Actuellement, le gouvernement déclare être à leur écoute. Paradoxalement, il ne fourni aucun effort comme en Côte d’Ivoire pour informer cette couche de notre société. L’ORTM qui a mis un accent particulier sur nos langues nationales, doit aussi faire un clin d’œil du côté des sourds. Cela passe par des perspectives visant à leur traduire le journal parlé en langue des signes.
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Face à l’ampleur du chômage de ces sourds, il semble que la solution réside du côté du renforcement de leur capacité et la création d’un centre de formation professionnelle sinon un lycée pour sourds (car ils sont peu qualifiés) qui favorisera leur insertion professionnelle dans le secteur productif et faire d’eux des citoyens actifs. En plus les quelques rares courageux qui parviennent à franchir le cap des bancs, se voit l’horizon du travail bouché par des préjugés. Pour briser ce tabou, le concept de discrimination positive qui a fait école dans le cadre de la promotion féminine doit aussi être mis en avant dans le cas des handicapés.
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De nos jours, ces élèves sourds sont préoccupés par leur avenir.
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Selon plusieurs professeurs du CAP de l’Hippodrome, il est très difficile de les motiver. Malgré tout, il appartient à l’Etat de prendre en compte les préoccupations de ses fils pour meilleur participation à l’édification nationale.
Ibréhima Diamouténé. Stagiaire
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