Le gouvernement de la République du Mali s’apprête à organiser le 29 juillet le premier tour de l’élection présidentielle. Cette compétition électorale est censée mobiliser plus de 8 millions d’électeurs. Tout comme pour l’élection présidentielle de 2013, les prétendants sont encore nombreux pour briguer la magistrature suprême et présider aux destinées de notre nation. La caution pour prendre part à cette bataille présidentielle est portée à 25 millions de FCFA.
Certains des partants, dont Aliou Boubacar Diallo du parti Alliance démocratique pour la paix (Adp-Maliba), Oumar Mariko du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi), Soumaïla Cissé de l’Union pour la République et la démocratie (Urd), Niankoro Yeah Samaké du Parti les actions civiques et patriotiques (Pacp), l’expert-comptable Moussa Mara du parti Yéléma le Changement, Dramane Dembélé du Front pour le redressement de l’Adéma , le candidat de la Convergence pour le développement du Mali (Codem), Housseyni Amion Guindo, Cheick Modibo Diarra pour le Rassemblement pour le développement du Mali (Rpdm), Modibo Sidibé des Fare (Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence), Dr. Choguel Maïga du Mpr (Mouvement patriotique pour le renouveau) et le président sortant Ibrahima Boubacar Keita, ont été investis par leur parti politique.
En effet, malgré l’adoption de la loi sur le genre pour promouvoir la participation économique et sociale des femmes, aucune candidature féminine ne s’est encore manifestée (une candidature féminine serait en préparation pour ce jeudi : ndlr). Certains prétendants doivent leur candidature aux organisations de la société civile et clubs de soutien. Dans cette catégorie, on peut évoquer les candidats Mamadou Igor Diarra, Clément Mamadou Dembélé, Dr. Hamadoun Touré, Mohamed Ali Bathily, Habib Dembélé dit Guimba National, Moussa Sinko Coulibaly et le maire de Ouenkoro Harouna Sankaré, qui sont à leur coup d’essai.
Cette consultation électorale revêt une importance stratégique en raison des enjeux et de la complexité de la situation nationale caractérisée par la résurgence des attentats terroristes, des conflits intercommunautaires au Nord et au Centre, qui constituent une menace sérieuse pour la paix et la sécurité nationales.
Plusieurs candidats ont été investis par les forces politiques et sociales pour participer à ce scrutin hautement crucial qui constitue une opportunité réelle pour notre peuple d’opter pour la continuité des politiques économiques en cours depuis une décennie, ou de choisir une alternative nouvelle et crédible.
Cette pluralité et diversité de candidatures est le témoignage palpable de la vitalité de notre démocratie. Elle contribue à renforcer le libre choix démocratique des populations qui disposent du pouvoir discrétionnaire de trier l’offre politique qui les conviennent dans un éventail de choix. Cependant, cette diversité de candidatures n’est malheureusement pas synonyme d’une pluralité de projets de société fiables et réalisables, capables d’apporter un changement qualitatif et quantitatif dans la gouvernance démocratique pour un véritable développement économique et social du Mali.
Hormis quelques candidats dont Zoumana Sacko et Oumar Mariko, les candidats sont porteurs d’un projet de société libéral reposant fondamentalement sur la réalisation d’infrastructures routières et sociales de base, et la promotion du secteur privé qui serait le moteur de la croissance économique.
Pour remporter une victoire écrasante au soir du 29 juillet 2018, des regroupements et grandes coalitions électorales ont été portés sur les fonts baptismaux. Ainsi, la Coalition pour l’alternance et le changement (composé de plusieurs partis politiques, associations et mouvements de la société civile) soutient la candidature de Soumaïla Cissé.
En outre, les partis de la majorité présidentielle et leurs soutiens politiques, regroupés au sein d’une plateforme politique et électorale «Ensemble pour le Mali», s’activent pour la réélection de leur candidat Ibrahima Boubacar Keita dès le premier tour. Une autre coalition dénommée «Convention des bâtisseurs» (constituée des anciens Premiers ministres Moussa Mara, Modibo Sidibé et d’anciens ministres Mohamed Ali Bathily, Housseyni Amion Guindo Me Mountaga Tall et de Clément Mamadou Dembélé) désigneront probablement un candidat unique issu de leurs rangs.
Alpha Sidiki SANGARE