L’espace culturel du CICB a servi de cadre le samedi 17 octobre 2015 à la conférence de lancement, du projet d’appui à la participation des jeunes à la vie politique en République du Mali, initié par l’Institut Electoral pour une Démocratie Durable en Afrique (EISA). La présente conférence publique organisée en prélude aux ateliers du projet a été initiée en partenariat avec le Réseau des Jeunes des Partis Politiques du Mali (RJPPM). Le thème de la conférence, qui a regroupé la centaine de jeunes leaders politiques, a porté sur « La place des jeunes leaders politiques dans l’Accord pour la paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger ».
La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par l’Honorable Amadou Thiam 2e vice président de l’Assemblée Nationale, parrain. C’était en présence du Président du RJPPM, Bengaly Guindo, du Représentant Pays d’EISA au Mali, Justin Doua Goré.
Les événements douloureux survenus au Mali en 2012 ont eu un impact assez fort sur les populations, favorisé le renforcement de l’esprit citoyen et patriotique et contribué à l’animation du débat politique. La réussite des élections de 2013 avec une participation record et le regain d’intérêt pour la chose publique ouvrent de nouvelles perspectives qui méritent d’être soutenues par des actions de renforcement de la participation des couches sensibles telles que la jeunesse à la vie publique et politique et de renforcement de la citoyenneté.
Le Représentant- Pays EISA au Mali, Justin Doua Goré a rappelé que la mission de sa structure est d’œuvrer pou « l’excellence dans la promotion des élections crédibles, la démocratie participative, la culture des droits de l’homme et le renforcement des institutions de la gouvernance pour la consolidation de la démocratie en Afrique ». Selon lui, l’objectif général du projet est de renforcer les capacités des acteurs jeunes des partis politiques en leadership politique et communication politique afin de leur permettre à la fois de se former, de s’informer et être capable de mieux formuler leurs besoins et propositions et de participer à la vie de leur partis politiques et de la nation. Pour Justin, la jeunesse malienne de par son poids démographique représente un potentiel humain considérable et un véritable levier de développement de la société.
La présente conférence dit-il a pour objectif de : « expliquer aux jeunes leaders les différents points de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger afin qu’ils se familiarisent avec le contenu et se l’approprient ; permettre aux jeunes acteurs politiques de prendre conscience de la dynamique actuelle du processus de paix et d’entamer un dialogue sur l’accord ; faire des jeunes leaders politiques des relais de dissémination de l’accord auprès des jeunes militants de leurs partis politiques respectifs ». Il s’agit de l’avenir de la jeunesse a indiqué Mr le représentant pays EISA au Mali.
Le président du RJPPM, Bengaly Guindo, a fait comprendre que la mobilisation des maliens sur la question pour soutenir les autorités constitue un gage d’espoir pour la mise en œuvre réussie de cet accord. A ses dires, le RJPPM n’entend pas rester en marge de la mise en œuvre de l’accord. Bengaly Guindo a précisé que l’organisation de la présente conférence offre une réelle opportunité aux jeunes leaders politiques de renforcer leur maturité politique pour contribuer à la consolidation de la démocratie. Dans son discours, d’ouverture, l’Honorable Amadou Thiam a d’abord souligné que la seule façon de faire bouger les choses au Mali, c’est de faire la politique. Selon lui, les jeunes doivent s’impliquer à la politique sans pourtant être un handicap pour elle. Pour le parrain de la cérémonie, le mot jeunesse dans la politique ne doit pas être une pesanteur en termes de mentalité et de positionnement au sein des forces politiques. Le 2e vice président de l’Assemblée National a ensuite fait comprendre que l’Accord de paix constitue une révolution en République du Mali. C’est pourquoi Amadou Thiam a indiqué qu’il est important pour les partis politiques de réviser leur projet de société qui prendre en compte les influences économiques et politiques qu’impose la régionalisation. Le Benjamin de l’Hémicycle a fait Coire à l’assistance que les jeunes ont un rôle essentiel à jouer pendant la période intérimaire de la mise en œuvre de l’œuvre, consacrée aux reformes réglementaire, législative, majeures dont le referendum. « Il ne faut pas que des gens engagent aujourd’hui le Mali dans une position où les jeunes vont gérer après » a laissé entendre Thiam. Il s’agit pour lui, de se responsabiliser, d’anticiper pour pouvoir assumer des reformes de demain. L’honorable Thiam a toutefois déploré l’absence de débats autour de l’accord. Pour ce faire, il a mentionné que les débats permettant d’harmoniser les points de vue et les différentes positions. Sans une même vision de l’accord, il ne saurait avoir une bonne mise en œuvre du processus de paix et de réconciliation nationale.
Jean Goïta