Le Prétoire : Après votre nomination à la tête du département en charge de l’urbanisme et de la politique de la ville, vous venez de vivre l’écroulement d’un immeuble de cinq étages au sein de l’Aci 2000. Vos impressions ?
Moussa Mara : Un véritable scandale qui ne restera pas sans suite. Dans notre contexte, où il n’y a pas de tremblement de terre ni encore de tempête ou autre, il ne doit pas y avoir ce genre de catastrophe si chacun joue son rôle et si les règles sont respectées. Si un immeuble de 5 niveaux s’écroule tout seul comme un château de cartes, c’est que quelqu’un n’a pas fait son travail. Nous allons le savoir très rapidement et des sanctions appropriées seront prises.
Heureusement que dans le cas présent, il n’y a pas eu de victime car les ouvriers qui étaient sur le chantier ont quitté le bâtiment quand ils ont senti des signes d’effondrement et que dans le voisinage immédiat il n’y avait personne en activité. Nous rendons grâce au seigneur pour cela mais nous nous devons d’éviter de nous baser uniquement sur lui pour éviter des dommages.
En tant que premier responsable du département en charge de l’urbanisme, que comptez-vous faire pour éviter le pire dans les jours à venir ?
Sur ce cas là des enquêtes ont été immédiatement diligentées avec la prise de mesures conservatoires pour éviter que d’éventuels responsables ne se soustraient à la loi. Ces enquêtes permettront de savoir si les autorisations légales ont été données, si le chantier a respecté les règles, s’il a été correctement suivi…Tout responsable d’un manquement donné sera appelé à répondre de cette responsabilité. Aussi bien sur un plan administratif que judiciaire. Ensuite nous allons très rapidement engager quelques actions de contrôles ciblés sur des chantiers et en rapport avec des bâtiments, ici ou là, dans la ville afin de nous assurer que les règles sont respectées et prendre les mesures appropriées pour sévir le cas échéant afin de dissuader toute personne irresponsable de s’engager dans des actions mettant la vie d’autrui en danger. Nous maintiendrons cette initiative dans le cadre des activités du département jusqu’à ce que les normes de construction soient observées par le maximum d’acteurs du secteur.
Votre dernier mot à l’endroit des propriétaires qui ne respectent pas les normes pour construire des immeubles ?
Je voudrais lancer un appel à tous nos compatriotes engagés dans les travaux de construction que c’est un devoir impérieux de respecter les textes, de demander les autorisations de construire, de se conformer aux plans, de respecter les normes de construction, de se soumettre aux contrôles, et surtout d’avoir à l’esprit de protéger les personnes amenées à habiter dans leurs bâtiments. Je préviens chacun que toute infraction à ces règles causant des dommages aux individus ou à la collectivité ne sera pas sans suite. Aucune démarche de conciliation ni d’intermédiation sociale, si fréquente dans notre pays, ne devrait plus jamais permettre d’absoudre un crime de ce type. Il est temps que la sanction tienne place dans nos pratiques publiques. Nous allons nous y employer.
Propos recueillis par
Destin GNIMADI