Effondrement de l’état malien : Soumana Sako prédit un scénario catastrophe

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Le président de la CNAS Faso Hèra, Dr. Soumana Sako, ne cache pas son pessimisme quant à l’issue de la crise sécuritaire au Mali en particulier, et le Sahel en général. « Depuis les événements de 2020, y compris ceux précédant le coup de force du 18 août 2020, tout porte à croire que l’ex-puissance coloniale cherche à reproduire au Mali le scénario Donald Trump/Taliban », a déploré l’ancien Premier ministre de la transition de 1992. Ainsi, il a attiré l’attention des Maliens sur le danger qui guette le pays. Pour lui, l’engagement militaire des forces étrangères est loin de répondre au besoin de sécurité et de stabilité.

Dans une déclaration rendue publique le 2 septembre, l’éphémère ministre des Finances du général Moussa Traoré a exprimé ses inquiétudes après la débâcle des Occidentaux en Afghanistan. « Depuis la prise de Kaboul par les Talibans en Afghanistan, les puissances occidentales versent des larmes de crocodile, feignant d’oublier que le retour des Talibans au pouvoir a été organisé par l’Accord que les USA ont conclu avec les Talibans en février 2020 dans le dos du gouvernement afghan, une marionnette il est vrai », a-t-il écrit.

Sako a rappelé qu’en 1996 déjà, les USA avaient aidé les Talibans à accéder au pouvoir. Les USA ne se sont retournés contre les Talibans qu’après les attentats du 11 septembre 2001, lorsque le Mollah Omar et ses Talibans ont refusé de leur livrer Ossama Ben Laden. Lors de la rencontre de septembre 2020, tenue à Doha, au Qatar, les USA ont clairement ouvert la voie aux Talibans pour l’application de la Charia au sein de l’État islamique d’Afghanistan.

L’ancien Premier ministre a indiqué que les USA entraînent leurs alliés occidentaux dans l’erreur conceptuelle consistant à faire une distinction artificielle entre le ” djihadisme local ” qui n’aurait pas de visées sur d’autres pays en dehors du sien propre, tels que les Talibans en Afghanistan, d’une part, et le ” djihadisme international ” qui ambitionnent d’étendre sa Charia à d’autres pays, tels Al Qaeda et l’Etat islamique/Daesh.

Le président de la Cnas a affirmé que les Occidentaux font croire que le premier groupe ne représenterait aucune menace, contrairement au second. « Les faits démontrent qu’il existe plutôt une osmose entre ces différentes composantes de la nébuleuse djihadiste », a-t-il dit. Or, poursuit-il, depuis les événements de l’année 2020, y compris ceux précédant le coup de force du 18 août 2020, tout porte à croire que l’ex-puissance coloniale cherche à reproduire au Mali le scénario Donald Trump/Taliban.

En attendant, les Français continuent de préparer leur retrait du Mali dont la situation sécuritaire ne s’est jamais améliorée malgré les dix ans de présence militaire internationale. Les Maliens estiment que le fiasco de la coalition militaire internationale est dû à un manque de confiance aux forces nationales censées combattre les terroristes. On déplore surtout des obstacles à l’amélioration de l’équipement des forces nationales présentées par l’Occident comme une armée de soudards.

Plus récemment, les Maliens ont déploré le rapport des Nations Unies, soulignant que l’armée malienne tue des civils au nom du terrorisme. Ces accusations de violation des droits de l’homme irritent beaucoup les Maliens qui voudraient que les terroristes ne soient pas présentés comme des civils, alors qu’ils sont armés et engagés dans la belligérance.

Oumar KONATE

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8 COMMENTAIRES

  1. Les hommes politiques Africains et particulièrement Maliens doivent comprendre que la géopolitique n’est qu’un business, et que chaque État agit en fonction de ses seuls intérêts. Le cynisme est le premier pilier de la géopolitique. Alors, en vouloir aux Américains de sceller des pactes même avec le diable si cela va dans leur intérêt, c’est absolument ignorer tout de la géopolitique. Les Russes, qui combattent la nébuleuse islamiste en Syrie, se sont pourtant empressés à reconnaitre la victoire des talibans tout en leur faisant les yeux doux. Allez-y comprendre quelque chose ! Encore une fois, un État n’a pas d’amis, mais des intérêts . Et tant pis si nous Africains ne sommes pas encore assez matures pour le piger… Le problème afghan est bien simple, tout comme celui sahélien d’ailleurs. Aucune nation ne peut gérer la merde d’une autre à sa place, c’est clair comme eau de roche… Et nos élites se doivent de bien l’inculquer pour de bon.

    Pensées rebelles.

  2. Le handicap de Zou est qu’il dit toujours la vérité, alors que Dieu sait que le Malien est allergique à la vérité. 💡💡💡💡

  3. Je jure Dr Zoumana Sacko n’est pas vampire.
    Il n’a mangé dans aucune sauce.
    Il a été ministre des finances et 1er ministre.
    Maintenant il veut etre président.Pour lui on va en montant.On ne peut pas etre 1er ministre et redevenir ministre des finances .C’est des sphères inférieures.
    Presidence ou rien.
    Un homme de principe.Il cultive l’excellence.
    Voilà quelqu’un qui pouvait amener le Mali très loin.

  4. Nous vivons en plein 21eme siècle et nous avons déjà consommé 21 ans. Nous avons l’impression que certains chefs d’état et politiques occidentaux vivent encore au 20eme siècle et cherchent encore à confiner le monde dans ce désastre de l’après seconde guerre mondiale Est-Ouest et vont jusqu’à inventer encore des scénarios ubuesques le tout cousu de fil blanc pour nous maintenir malgré notre refus avec cette idéologie: Tu es avec nous, ou Tu es contre nous. Avec cette autre idéologie le monde en aurait encore à subir les folies destructrices de ces doctrinaires fossilisés bornés, qui chercheraient toujours à nous imposer et encore à reproduire les modèles types de la guerre froide, du terrorisme, du fondamentalisme. Le monde à besoin d’évoluer pour faire face à des défis existentiels qui l’assaillent. En réalité l’avènement de ces dirigeants serait la suite des mauvais choix des personnes et électeurs innocents qui auraient porté leur sulfurage sur eux. Donc c’est nous les responsables. Merci Tonton Zou pour toute l’animation que vous apportez au débat et sur des questions existentielles…

  5. Il était clair et net que un jour nous allions payer le prix cher et amer de nos laisser-aller depuis 60 ans.
    Nous avons failli dans tous les domaines, économique, militaire, administratif , educatif, sanitaire et que-sais-je encore ?
    Un laisser-aller qui a ruiné tous nos maigres acquis.
    L’économie qui est le nerf de la guerre a été saccagée par le cancer de la corruption.
    Une corruption florissante qui a gangrené tous les secteurs de l’Etat.
    L’impunité généralisée a fait le reste.
    Notre administration est un nom, notre Santé, une épouvante.
    Seul Dieu peut sauver un malien malade. Quand il a le malheur d’être pauvre, Dieu lui-même ne pourra rien pour lui.
    A la place du travail, nous avons choisi la réligion.
    Nous preferons la mosquée à la bibliothèque, à l’école et aux structures de santé. La preuve est la présence dans chaque village d’une belle mosquée même si la population n’a accès ni à l’eau potable encore moins à l’électricité.
    Nous ne connaissons pas la valeur du travail.
    Nous attendons tout du ciel.
    Dieu sait pourtant que rien n’est jamais tombé du ciel à part la pluie.
    La consommation précède la production. Un phénomène que l’on rencontre dans tous les pays en déliquescence.
    L’éducation, moteur de tout developpement, a été reléguée pas au second mais au dernier plan.
    Nous nous sommes leurrés avec une armée de pacotille. Une armée sur le papier.
    La réalité nous a rattrapé. La vérité fini toujours par rattraper le mensonge.
    Maintenant, nous dans la merde jusqu’au cou.
    Les réligieux vont enfin assouvir leurs soif de pouvoir. Ce pays finira dans les bras des obscurantistes réligieux.
    Le Mali va leurs tomber dans les bras comme un fruit pourri. Et nous aurons toucher le fond.
    KABAKO !!

  6. Quoique ayant dérapé depuis très, très, très longtemps sous ces régimes de la période démocratique, nous voyons que Soumana Sacko se ressaisit en rentrant dans la sphère des hommes raisonnables de ce pays qui va inexorablement vers une situation très catastrophique, pourtant certains croient encore à la réussite de cette situation très bancale. La descente dans l’abîme se voit à l’oeil nu, nous toucherons le fond sans aucune équivoque. Car les personnes capables de détecter cette desente aux enfers se comportent comme des illettrés inconscients de la profondeur de ce gouffre amer et difficilement franchissable pour un commun du mortel. Quand le dialogue devient impossible entre les fils d’une même nation, la réussite devient impossible et nous sommes dans ce cas de figure au Mali actuellement, car les médiocres ont pris d’assaut les rennes du pouvoir et veulent faire croire au monde qu’ils sont les meilleurs, alors qu’ils sont les moins que rien de la République. Seul Allah protègerait le Mali de cette situation complexe et compliquée, que la voie de la sagesse oit favorable à ces problèmes qui assaillent notre très cher Mali déjà en agonie.

    • Qui sont alors les meilleurs?? Qu ils se montrent!!!
      La classe politique malienne de 1991 à 2021 n´a pas d´Hommes honnetes et intègres. Qu´ils aillent tous au DIABLE!!
      Ils sont tous des vampires!!!

  7. Quoique ayant dérapé depuis très, très, très longtemps sous ces régimes de la période démocratique, nous voyons que Soumana Sacko se ressaisit en rentrant dans la sphère des hommes raisonnables de ce pays qui va inexorablement vers une situation très catastrophique, pourtant certains croient encore à la réussite de cette situation très bancale. La descente dans l’abîme se voit à l’oeil nu, nous toucherons le fond sans aucune équivoque.

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