Dans le but de contribuer à l’apaisement par le partage des points de vue de tous les acteurs impliqués dans la crise née de la révision constitutionnelle, une Commission indépendante dénommée ‘’ la Commission indépendante de conciliation pour la paix et la stabilité au Mali (CICPS/MALI) a été créée à l’initiative du Conseil National de la Société Civile(CSC). Cette Commission a procédé à une séance d’écoute de tous les acteurs : les partis politiques de l’opposition et de la majorité(CMP) ; la Commission nationale indépendante des élections(CENI) ; les notabilités traditionnelles à travers les familles fondatrices de Bamako ; la Coordination des mouvements armés de l’Azawad(CMA) ; la Plateforme’’ Antè A Bana’’ et les Confessions religieuses. Après ce travail, la CICPS/MALI a établi un rapport d’une trentaine de pages.
Dans ce rapport qui a été remis hier, mercredi 23 août 2017, au Premier ministre Abdoulaye Idrissa, la Commission indépendante a retenu des préoccupations majeures que sont entre autres : l’insuffisance de dialogue et de concertation entre les acteurs dans le processus de révision de la constitution ; l’insuffisance de concertation et de dialogue sur les points de désaccord sur le projet de loi portant révision de la Constitution ; l’accord de tous les acteurs pour la révision constitutionnelle qui est une nécessité mais dans la concertation avec toutes les parties concernées et dans le minimum de sécurité pour donner l’opportunité à chaque malien de se prononcer ; le manque de communication du Gouvernement, toute chose qui ne met pas en confiance les citoyens ; le contexte d’insécurité actuel…
Partant de ces préoccupations, la Commission recommande entre autres : l’indispensable nécessité du dialogue politique pour la bonne gestion des affaires du pays ; l’approfondissement de la concertation et du dialogue sur tous les points de désaccord sur le projet de la loi portant révision de la Constitution ; la nécessaire organisation d’une grande campagne de communication autour de la révision constitutionnelle à travers les radios ; télévisions, journaux et autres en s’exprimant dans les langues locales pour que tous les maliens se l’approprient ; la consultation élargie afin que toutes les maliennes et tous les maliens participent et adhèrent au projet de la loi portant la révision de la Constitution ; le contrôle, la moralisation et la conscientisation des réseaux sociaux avec respect de nos valeurs sociétales ; l’amélioration de la communication gouvernementale pour corriger l’insuffisance ; la nécessité que le referendum se passe dans une atmosphère apaisée et sécuritaire…
Soulignons que la CICPS/ Mali pilotée par le président du Conseil national de la société civile (CNSC), Boureima Allaye Touré, a été créée le 28 juillet 2017. Pour des raisons de pertinence et de crédibilité, elle a été restreinte en nombre (12 au total) et à des personnalités prises intuitu personae sur la base de leurs valeurs intrinsèque et morale.
Aliou Agmour