Ecole de Maintien de la Paix de Bamako : Le fonds de la paix de l’Union Africaine au centre d’une rencontre de haut niveau

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Ecole de Maintien de la Paix de Bamako

Le Premier Ministre Soumeylou Boubèye Maiga a ouvert hier, mercredi 12 novembre 2018, à l’Ecole de Maintien de la Paix Alioune Blondin Bèye (EMP-ABB), les travaux de trois jours (12-13 et 14 décembre 2018), de la conférence de haut niveau sur le renforcement de l’efficacité des opérations de soutien à la paix mandatés et autorisées par l’Union Africaine (UA) à travers le fonds de la paix. Elle est organisée par l’Union Africaine à travers l’EMP/ABB. C’était en présence du Dr Donald Kaberuka, représentant de haut niveau de l’UA pour le financement de l’UA et le fonds pour la paix ; Mme Bintou Kéita, sous secrétaire générale pour les opérations au département des Opérations de maintien de la paix des Nations Unies, le Directeur de l’EMP/ABB, le général Cheick Dembélé.

Selon Dr Donald Kaberuka, le choix des Etat Afriques d’aller au renforcement de l’efficacité de soutien à la paix à travers le fonds de la paix a été fait, car ils restent confrontés à des difficultés économiques, restent instables avec les crises qui jouent négativement sur l’investissement tant étranger qu’Africain et qui freinent le développement. « Si on assure la paix en Afrique, l’investissement et le développement vont suivre », a-t-il dit. Ils ont compris qu’il est important d’avoir une stabilité pour aller à la paix. En somme, pour Dr Donald Kaberuka, «la paix est le corollaire indispensable du développement. Il est donc plus qu’important de redynamiser les efforts des africains pour que ce fonds de la paix soit plus alimenté, pour relever le défi soutien à la paix».

Le Premier Ministre du Mali, Soumeylou Boubèye Maiga, a abondé dans le même sens que le représentant de l’UA. Selon lui, le sujet est d’un intérêt stratégique pour toute notre région. En effet, dit-il, le manque de financement prévisible et durable pour les opérations de soutien à la paix de l’UA a eu de graves conséquences sur l’efficacité d’ensemble ainsi que sur l’impact de toutes nos opérations. Les arrangements, ajoute le Premier ministre, qui ont prévalu au soutien de nos partenaires se sont avérés ponctuels et imprévisibles, les annonces de contributions n’ayant pas été suivies des niveaux satisfaisants de mobilisation effective des ressources. « Fort heureusement, les efforts des chefs d’État et de Gouvernement de l’Union africaine pour assurer un financement durable et soutenu à notre organisation continentale sont en train d’être payants. Nous arrivons progressivement à réduire notre dépendance financière vis-à-vis des apports extérieurs », s’est réjoui Maiga. Le Fonds de la Paix, en particulier, avec près de 75 millions de dollars à ce jour, a recueilli un niveau de contributions de nos États membres, jamais égalé depuis sa mise en place en 1993, précise le premier ministre. Pour le chef de gouvernement malien, les défis à la paix et à la sécurité en Afrique, ne sont pas que les problèmes des africains. Leurs causes, insiste le PM, ne trouvent pas nécessairement et exclusivement leur origine en Afrique, pas plus que leurs manifestations et effets induits n’affectent pas que les africains. « Il nous parait nécessaire de s’entendre sur l’impératif d’une vision partagée, pragmatique et efficace de ce qui peut et doit être accompli ensemble, par l’ensemble de la communauté internationale, dans un esprit de complémentarité de ses différents maillons, en mutualisant les efforts de toutes les parties prenantes de bonne volonté, sur la base d’une évaluation conjointe des défis à relever. Car les réponses apportées au niveau sous-régional et régional le sont certainement au nom de l’ensemble global. Les questions qui touchent le Sahel en particulier sont des manifestations locales de problèmes plus globaux, en termes de développement, de dérèglement climatique, de gestion des flux migratoires, entre autres », indique Boubèye. Permettez-moi ici d’insister, souligne-t-il, sur une question cruciale qui me semble être une condition indispensable à la réussite de nos efforts. C’est celle de l’appropriation, par les États de la région, des questions liées à la sécurité de leurs citoyens. «L’action militaire et sécuritaire ne suffit jamais, à elle seule, à trouver les réponses pérennes à tout l’éventail et à la complexité des problématiques en jeu, dans ce genre de situation. Nous devons tous garder à l’esprit que le règlement des crises sahéliennes, n’est pas uniquement une affaire de coercition. La stabilisation à terme dans les zones affectées par les activités des groupes terroristes et criminels devra aussi et surtout se matérialiser par d’autres leviers d’action et de solidarité nationaux, régionaux et internationaux. Ce projet initial de sécurisation et ensuite de stabilisation, doit nécessairement s’enraciner dans les réalités et dynamiques locales et régionales, de même qu’il doit prendre en compte des questions tout aussi essentielles liées, notamment, au respect des engagements politiques pris dans le cadre du règlement de certains aspects des crises et celui liés aux questions de développement et de gouvernance au sens le plus large. À cet égard, il nous parait utile de pointer la nécessite d’une coordination accrue des initiatives diplomatiques et sécuritaires, dans un espace Sahélo-saharien qui se militarise davantage chaque jour, au détriment de la construction d’un système de sécurité collective efficace, qui soit durablement et à la portée des ressources des pays de la région et basé sur la mise en commun de leurs efforts», conseille S.B Maiga. Pour ce faire, s’engage le Pm, le Gouvernement du Mali ne sera pas en reste et ira à la rencontre des populations vulnérables et défavorisées, afin d’engager les processus de dialogue communautaire, promouvoir la réconciliation, préparer le retour des réfugiés ou personnes déplacées, et enfin identifier des projets à impact rapide, condition sine qua non de la stabilité et du développement dans les court et moyen termes.

Mme Bintou Kéita s’est réjouit de la coopération entre l’UA et les Nations Unies. Avant de se dire convaincu qu’on peut renforcer le partenariat en mettant davantage l’accent sur les aspects techniques des domaines des opérations de soutien à la paix ; coopérer plus dans les analyses, planifications, sur la base des meilleurs pratiques et enseignements pour imposer la paix, pour empêcher les crises.

Hadama B. Fofana

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