Suite à des réorganisations au sein du groupe Ecobank, sa filiale au Mali a procédé à des départs négociés occasionnant des fermetures d’agences avec à la clé des suppressions de postes.
Contrairement aux informations véhiculées relatives aux licenciements illégaux, Ecobank Mali compte tenu des nouvelles directives émanant du groupe mère, s’est inscrit dans une démarche d’assistance et de négociation auprès de ses 47 employés remerciés pour des raisons d’économie.
Un vent de réduction du personnel a soufflé dans la sous-région, plus particulièrement dans la zone UEMOA (Union monétaire des Etats de l’Afrique de l’ouest). Pour le cas spécifique du Mali, onze agences ont été fermées avec un minimum de quatre employés. S’y est greffé la fusion de certains départements, faisant disparaître certains postes. Aussi, force est de reconnaitre que durant ces dernières années, les actionnaires sont sevrés des dividendes. A l’heure du numérique le secteur bancaire glisse vers la digitalisation pour rester en phase avec les besoins nouveaux du marché. Cette digitalisation a causé une dématérialisation de plusieurs systèmes causant ensuite la suppression de plusieurs fonctions au niveau de la banque. Comme on le dit très souvent, le malheur ne vient jamais seul. Cette situation a été couplée à la pandémie à coronavirus, qui a engendrée beaucoup de perte en termes de recettes pour la banque et beaucoup d’autres entreprises d’ailleurs.
A la lumière de tous ces maux qui minent les activités du groupe, il a été décidé de procéder à une restructuration au niveau des filiales. Au Mali, la direction a saisi le comité syndical pour le mettre au bain des nouvelles directives à suivre en vue de stopper l’hémorragie. Compte tenu de l’ampleur de la situation, il était inévitable pour le comité en toute loyauté syndicale de pousser le bouchon à bout. C’est ainsi qu’avec la direction le comité a travaillé de bout en bout au sein d’un autre comité d’évaluation composé de deux membres de la direction le Directeur juridique, le Directeur des ressources humaines. Ce comité d’évaluation a ficelé les critères de départ mais tout d’abord en tandem avec la direction, il a privilégié les départs volontaires, à préciser que tous les volontaires n’étaient pas acceptés. Au-delà des volontaires, les critères étaient les suivants : la redondance des postes suite aux fermetures des agences ; la non performance sur la durée et les postes supprimés.
Au total 47 agents ont été touchés par ces critères. Sur ces 47, il y a six en gestion déléguée et 41 staffs dont deux déjà en congé. Aucun de ces 47 n’a été contraint à partir. Dans les négociations entre la direction et le comité syndical, un package leur a été proposé, en supplément des droits légaux. Les partants ont eu droit à deux ans de salaire, une contribution du fonds social suivant l’ancienneté de 1.500.000 jusqu’à 6.000.000 de nos francs, le maintien de la couverture de l’assurance santé pour le reste de l’année, la prise en charge de la part patronale pour ceux ayant atteint l’âge de la retraite (de 52 ans jusqu’à 55 ans) pour leur permettre de bénéficier de la pension sans abattement.
Caution syndicale
Ce fut des départs bien négociés, certes ce n’est pas facile de tourner dos à son emploi après des années de travail. Mais la banque en tenant compte de tous les aspects sociaux a bien voulu récompenser au mieux de ses moyens ses anciens employés pour leur permettre de bien rebondir.
Pour le SYNABEF (Syndicat national des banques, assurances, micro finance, établissements financiers et commerce du Mali) qui a été saisi par son comité d’Ecobank, c’était inévitable. Apportant son vernis aux efforts déployés pour bien accompagner ce programme de départ négocié et non de licenciement. Chaque partant a eu à signer une convention de départ, chose qui coupe court à toutes rumeurs de licenciements dont beaucoup de médias ont relayées.
A travers une note officielle, le SYNABEF a bien été associé pour couper court à toutes velléités de chasse aux sorcières. Des détracteurs essayent de donner une autre version à cette malheureuse situation. A en croire Sidy Dialla Diallo, secrétaire général élu du comité syndical d’Ecobank, non moins secrétaire à l’information au sein du SYNABEF, lui-même touché par la réforme a bien voulu nous témoigner de sa bonne gestion, certes difficile mais bien négociée. Tout est bien qui finit bien !
Ousmane Mariko