Echec de la rencontre intercommunautaire Peul-Touareg du 19 mai à Bamako en raison de la situation à Kidal : La MINUSMA, sponsor de l’évènement demande à des responsables Peuls de rembourser les frais

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La rencontre intercommunautaire des six cercles  du Mema-Farmaki, prévue les 19 et 20 mai à Bamako, a été finalement annulée en raison de la tuerie survenue à Kidal et qui a endeuillé de nombreuses familles

Sous la houlette du commissaire divisionnaire Tiantio Badra Coulibaly en charge du commissariat de police du 14è arrondis. A l’ouverture des travaux,  le lundi 19 mai, les responsables peuls ont soumis aux partenaires de l’évènement,  notamment la MINUSMA,   le report de la rencontre à une date ultérieure et que le moment n’est plus approprié pour la tenir à la date indiquée en raison de la situation à Kidal.

La mission  onusienne au Mali, l’un des partenaires parmi tant d’autres,  chargée de la logistique et de l’hébergement de certaines délégations,  n’était pas favorable à ce report et l’a fait savoir  aux responsables de la communauté peule.

La MINUSMA dit avoir  fait venir de la Mauritanie et des pays voisins de nombreux réfugiés touaregs pour les faire ensuite héberger dans des hôtels à ses propres frais,  nous dit-on. Avant de menacer les responsables peuls de leur faire  rembourser les frais consentis dans l’organisation. Ces derniers n’ont pas cédé et ont fini par évacuer la salle.

Le Mema-Farmaki est une zone qui a,  de tout temps,  servi de lieu de pâturage pour les Peuls des cercles que nous avons cités précédemment. Certains se plaisent à rappeler qu’il en a toujours été ainsi depuis la dynastie de Cheick Ahmadou de Macina. Entre 1994 et 1995 après la signature du pacte national  entre le gouvernement de l’époque et la rébellion de 1992, il a été demandé à des réfugiés touaregs de s’installer dans cette vaste zone. Plusieurs fractions et villages tamasheq  verront ainsi le jour. On estime leur nombre à quelque trente-huit  à ce jour.

La cohabitation entre ces Touareg et les résidents peuls a été houleuse. Des conflits intercommunautaires éclataient le plus souvent entre ces deux communautés : les Peuls accusant les Touaregs de les empêcher de  faire paitre leurs troupeaux dans cette zone et ces derniers reprochant aux Peuls de les envahir avec du bétail. Les accrochages ont été parfois meurtriers entre les deux communautés. Les Peuls,  estimant avoir constamment été  attaqués par leurs voisins touaregs et lésés par le gouvernement  par le fait, que leurs nombreuses plaintes sont toujours restées sans suite, ont décidé d’assurer leur propre défense.

Par crainte d’une implosion de la situation dans le Mema-Farmaki, les Touaregs maliens réfugiés en Mauritanie ont initié des démarches auprès de certains organismes internationaux afin d’engager des discussions avec leurs voisins.   Le regain de tension à Kidal a donc conduit la communauté peule à demander un report de la rencontre.

Nous y reviendrons.

 

Abdoulaye DIARRA

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2 COMMENTAIRES

  1. Ne rembourser rien.
    Avait-elle demandé aux touaregs de rembourser quand ceux-ci avaient faire échec à des pourparlers à Bamako avec le gvt.

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