Le préavis de grève de 72 heures du Comité syndical des Services du travail entre en exécution ce lundi 8 février 2016. C’est la principale information donnée par le secrétaire général du Comité syndical des services du travail, Sékou Bagayoko, à la faveur d’une conférence de presse tenue le vendredi 5 février à la Bourse du travail.
Aussi bizarre que cela puisse paraître, le seul service au Mali qui n’a jamais observé une grève après 55 ans d’indépendance déclenche son premier débrayage de trois jours à compter d’aujourd’hui 8 février 2016.
Selon les responsables du comité syndical des Services du travail (Csst), malgré leur volonté de privilégier le dialogue social, l’Etat a négligé leur préavis et fait montre de sa mauvaise foi. La preuve est que c’est à seulement 5 jours du début de la grève qu’ont commencé les négociations. Et en dépit des observations de l’Organisation internationale du travail (OIT) invitant notre pays à prendre un décret accordant des primes et indemnités pour les inspecteurs, les contrôleurs de travail et le personnel d’appui compte tenu de leur statut particulier, l’Etat joue au sourd. Au lieu de satisfaire à cette invitation, le Département de tutelle propose d’accorder des avantages à tout son personnel, indique le conférencier Bagayoko.
Les points de désaccord
A en croire le syndicat, les points de revendication essentiels n’ont pas fait l’objet d’accord. Il s’agit de l’application immédiate de tous les points d’accord du protocole de 2011, signé entre le Gouvernement de la République du Mali et le Comité syndical des Services du travail; du rappel des primes et indemnités ayant fait l’objet d’accord dans le protocole de 2011 comme convenu; l’application effective de la Convention n°81 de l’OIT sur l’Inspection du travail ; l’octroi des primes et indemnités ci-après : indemnité de sujétion pour risque fixée par mois comme suit : 150 000 FCFA pour les Inspecteurs du travail ; 120 000 F pour les Contrôleurs du travail et 25 000 F pour le personnel d’appui.
A cela s’ajoute l’Indemnité de déplacement fixée par mois comme suit: 100 000 FCFA pour les Inspecteurs du travail ; 75 000 FCFA pour les Contrôleurs du travail ; 25 000 FCFA pour le personnel d’appui.
Aussi, le syndicat revendique-t-il l’Indemnité de monture fixée par mois comme suit: 125 000 FCFA pour les Inspecteurs du travail ; 75 000 FCFA pour les Contrôleurs du travail ; 25 000 FCFA pour le personnel d’appui. En outre, les travailleurs des services du travail réclament l’indemnité pour des heures supplémentaires, fixée par mois comme suit : 100 000 FCFA pour les Inspecteurs du travail ; 75 000 FCFA pour les Contrôleurs du travail ; 25 000 FCFA pour le personnel d’appui.
A ceux-ci, il faut ajouter l’application effective de la convention n°150 de l’OIT sur l’Administration du travail ratifiée par le Mali et la dotation des Services du travail (DNT, Cnlte et DRTs) en moyens matériels, financiers importants et en personnel qualifié.
Ces points qui semblent tenir à cœur le syndicat n’ont pas fait l’objet d’accord. Pour les responsables du comité syndical, il fallait une volonté de la part du gouvernement en proposant, peu soit-il, un montant concernant les primes et indemnités pour qu’il fléchisse.
Les points d’accord
Ce qui a le plus choqué le syndicat, c’est l’acceptation des points insignifiants par le gouvernement. Des points qui ne devraient pas faire l’objet de revendication dans un Etat sérieux. Il s’agit de la sécurisation des missions dévolues aux services du Travail par les textes législatifs et réglementaires; la dotation des Services du travail (DNT, DRTs et Cnlte) en véhicules de mission et engins à 2 roues en bon état et la prévision d’une ligne budgétaire pour leur entretien régulier; chaque structure doit disposer de: DNT: 6 véhicules et 10 motos, DRT-Bamako: 4 véhicules et 10 motos, DRT-Kayes: 3 véhicules et 6 motos, DRT-Koulikoro : 3 véhicules et 6 motos, DRT-Sikasso : 3 véhicules et 6 motos, DRT-Ségou : 3 véhicules et 6 motos, DRT-Mopti : 3 véhicules et 6 motos, DRT-Tombouctou: 3 véhicules et 6 motos, DRT-Gao : 3 véhicules et 6 motos, DRT-Kidal : 3 véhicules et 6 motos, Cnlte : 4 véhicules et 6 motos ; la mise à la disposition des Inspecteurs et Contrôleurs du travail et de la Sécurité sociale des textes et documents nécessaires à l’exercice de leurs fonctions. S’y ajoutent l’application des cadres organiques des Services du travail et l’opérationnalisation des Services subrégionaux du travail ; la dotation en équipements de bureau, en équipements informatiques et la connexion à internet de tous les Services du travail ; la création de l’Inspection générale du travail et l’adoption d’un plan de carrière; et l’application de la feuille de route pour la mise en conformité des lieux de travail aux normes du travail dans les pays membres de l’Uemoa, de la Guinée et du Tchad, issues de l’atelier tenu à Ouagadougou, au Burkina Faso, du 21 au 24 juillet 2015, sous l’égide du Bureau international du travail (BIT).
Soulignons que les 9 autres points des 24 points de revendication ont fait l’objet d’accord partiel.
Oumar KONATE