S’il y’a une initiative qui a eu l’adhésion de toute une communauté, c’est bien Ginna Dogon. Son mérite est d’avoir rassemblé tous les Dogon venant d’horizons différents en son sein. Pari gagné pour ses initiateurs. Aujourd’hui, Ginna Dogon est entrain de perdre de son essence par l’amateurisme de certains individus, qui veulent se servir de celle-ci (association) pour parvenir à leurs fins.
La 4è édition des journées culturelles Dogon tenue à Koro du 25 au 28 février dernier aura toutes les failles sur le plan organisationnel.
Atiguem Poudiougo, artiste de son état et non moins promoteur de la troupe théâtrale « Yaapo » tire la sonnette d’alarme sur les dangers qui menacent l’existence de Ginna Dogon. Il appuie ses propos sur certaines pratiques qui sont pignon à Ginna Dogon, parmi celles-ci on peut citer entre autres le clientélisme, la routine, l’acculturation.
Le clientélisme se fait dans le choix des hommes devant animer en son sein. Autrement dit, on choisit les hommes par affinité dans les postes de responsabilité. La plupart des gens occupe des postes dont ils n’ont aucune maitrise en la matière, parce que soutenus par les premiers responsables, d’où l’amateurisme.
Par routine, Atiguem dénonce ce qu’il appelle la non variation des programmes d’activités des JCD, car on retient presque les mêmes choses, notamment les danses folkloriques, courses de chevaux, luttes traditionnelles, thèmes à débattre etc. c’est la monotonie dans les pratiques. Par exemple, Bankass 2005, on a parlé de la vie et œuvres de Abirè Goro et cette année. Cela ne fait avancer les choses, car, il y’a monotonie.
Atiguem regrette aussi que des gens sans aucune maitrise de la culture dogon soient mis au devant de la scène, c’est pourquoi on a assisté à cet échec de Koro. « La culture est une question de maitrise e non de l’amateurisme. Par exemple, on a commis une grosse erreur en construisant seulement le grenier pour femme sans le grenier pour homme. Une attitude qu’on peut qualifier de charrue avant le bœuf. Le brouillard qui a gâché la fête en est la preuve palpable de la colère des ancêtres qui ne peuvent pas accepter une telle erreur. Demandez aux connaisseurs de la culture dogon », soutient mordicus Atiguem Poudiougo.
Une autre pratique qu’il faut bannir à Ginna dogon est le classement des antennes par rapport aux modes vestimentaires. C’était le cas lors des JCD Koro 2015 sur le thème central qui portait sur le mariage chez les dogon. Sur quel critère, peut-on se baser pour juger ces pratiques séculaires qui diffèrent d’une localité à une autre.
Il y’a péril en la demeure à Ginna, si l’on prend garde. Le mot n’est pas de trop pour qualifier la gestion de cette association par ses responsables. Car le choix des hommes aux postes de responsabilité se fait par affinité et non par compétence. On peut qualifier cela d’amateurisme, dixit Atiguem Poudiougo, le monument vivant de la culture dogon. Contre toute attente, il s’est vu écarté de l’organisation des JCD Koro 2015, par la horde de certains jaloux des succès obtenus par Koro lors des journées culturelles de Bankass 2005, Douentza 2008. Le fair play de ce monument culturel en est pour beaucoup dans cet exploit obtenu par l’antenne Ginna Dogon de Koro. Comme le dit cet adage :
« le ridicule ne tue pas au Mali ».
Par Hassane Kanambaye
Le ridicule ne tue pas chez les dogons.
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