Échange de prisonniers entre Bamako et les groupes armés intervenu mardi : Wadoussène et les bandits poursuivis pour des actes criminels exclus de l’opération

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Alger: autorités et groupes armés maliens entament les discussions
Mardi 15 juillet, une quarantaine de prisonniers touaregs étaient relâchés par le gouvernement en échange de quarante soldats.
REUTERS/Adama Diarra

Suite à l’échange de 86 prisonniers entre Bamako et les groupes armés qui s’est déroulé mardi dernier sur l’aéroport militaire de la Base 101 de Senou, les autorités maliennes ont apporté des précisions sur l’identité de la quarantaine d’éléments des mouvements armés libérés.

 

D’autres éléments d’informations ont été également livrés sur les tractations qui ont permis d’aboutir à ce dénouement.

 

Bien qu’il y ait encore des craintes de savoir si parmi les éléments des groupes armés libérés, figurent des gens qui ont du sang sur les mains, il semble qu’ils n’en font pas partie. C’est ce qu’en tout cas laisse croire une source digne de foi. Ainsi, les prisonniers des mouvements armés, faisant objet de procédure judiciaire pour des actes criminels ne sont pas concernés par cette mesure. C’est le cas notamment de l’instigateur de l’évasion collective spectaculaire, survenue le 16 juin dernier à la prison centrale de Bamako, Mohamed Aly Wadoussène. Idem pour son complice Abdallah Ag Acherif, arrêté au même moment que lui en 2011 suite à leur implication dans le rapt des Français, Philippe Verdon et Serge Lazarevic à Hombori, le 24 novembre.

 

 

L’autre détenu qui ne serait pas également concerné par cet échange, c’est notamment Aliou Sidibé, le commissaire de la police islamique à Gao. Preuve supplémentaire de la connivence entre les groupes rebelles et les jihadistes, la libération de ces éléments connus pour leur proximité avec les islamistes était vivement souhaitée par les mouvements armés.

 

Outre ces personnes, une bonne dizaine de membres des groupes armés détenus pour des motifs graves seront traduits devant la justice. La source rappelle que les éléments des mouvements armés libérés sont des combattants emprisonnés pour des faits de la rébellion. Signalons que c’est au terme de quinze jours de travail intense, que les différents éléments détenus concernés par la mesure de libération ont été recensés.

 

Notre source de préciser que ce travail a été mené grâce au concours du premier ministre, Moussa Mara et le Directeur de la Sécurité d’Etat, le Colonel-major Moussa Diawara qui ont été instruits par le président IBK de ” mettre tout en œuvre sous l’égide des médiateurs algériens, pour aboutir à ce dénouement en prélude aux pourparlers qui ont débuté hier, à Alger “. Il faut rappeler que cet échange de prisonniers entre dans le cadre des ” mesures de confiance entre les frères maliens à la veille de l’ouverture des pourparlers entre le gouvernement et les groupes armés “.

 

Sans cet échange, l’ouverture de ces pourparlers directs serait difficilement envisageable. D’autant plus que les groupes armés se sentaient réellement en position de force après les affrontements du 21 mai dernier à l’issue desquels l’armée malienne a subi une déroute. Reste maintenant à savoir si d’autres libérations interviendront quand on sait que des dizaines d’autres éléments des forces armées et de sécurité du Mali sont toujours entre les mains des groupes armés.

Massiré Diop

 

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