Certains responsables de la Centrale syndicale(Untm) sont désormais dans la ligne de mire des magistrats à travers le Sylima et le SAM. En effet, ces derniers qui voulaient faire profil bas lors de la grève de 72 heures de l’Union nationale des travailleurs du Mali(Untm), ont été acculés jusque dans leur dernier retranchement.
En effet, lors d’une émission sur les antennes d’une radio de la place, un responsable de l’Untm avait longuement épilogué sur l’indemnité de judicature accordée aux magistrats lorsque les autres corps rasaient le mur. D’autres parts, il a fait référence aux cas des préfets, des enseignants du supérieur ainsi qu’à la non application de l’article 39 pour légitimer leur grève.
Toutes choses qui ont poussé les deux syndicats des magistrats à hausser véhément le ton. Dans un communiqué conjoint N°009/2020 en date du 20 novembre 2020, le président du comité directeur du SAM, Mamadou Kassogué et le président du bureau exécutif du Sylima, Macky Sall ont, dans un langage discourtois empreint d’un style va-t-en guerre, adressé un avertissement sévère aux hommes de Yacouma Katilé avec des menaces à peine voilées.
En sept points, ils feront un réquisitoire accablant contre les attitudes et les propos de certains responsables de l’Untm.
D’entrée de jeu, ils feront remarquer qu’ils constatent depuis un certains temps l’exaspération des attaques à l’encontre de la magistrature, par plusieurs organisations syndicales sœurs dans le cadre des mouvements de grève que ces dernières poursuivent ces temps-ci au Mali.
Une attitude qui ressemble fort curieusement à du ‘’Hassi diya’’ et qui stupéfait plus d’un au Mali. Pour les hommes en robe, l’Etat du Mali, républicain et démocratique, fonctionne sur la base de la Constitution du 25 février 1992. Tout en rappelant qu’aux termes de l’article 81 de ladite constitution, les magistrats incarnent le pouvoir judiciaire et bénéficient à ce titre, d’un statut autonome lié aux exigences de leur fonction tel que le stipule le statut universel du juge.
Un pacte de non agression
A en croire, les deux responsables syndicaux, le SAM et le Sylima se sont gardés, jusqu’ici, de se comparer aux agents relevant du statut général de la fonction publique ou de dénigrer d’autres corporations à l’occasion de leurs différentes actions syndicales. Ils suggèrent aux autres d’observer cette même posture vis-à-vis d’eux.
De l’acharnement inutile
La stigmatisation incessante et les attaques gratuites à l’encontre de la magistrature partant curieusement des camarades syndicaux ne sont pas de nature à préserver et à consolider les rapports traditionnels de courtoisie et de non agression qui, jusqu’ici, les liés.
Le SAM et le Sylima feront, hélas, remarquer que la calomnie et la haine, loin d’être des moyens de lutte syndicale, desservent leurs auteurs puis qu’elles peuvent exposer ces derniers à des conséquences graves.
Contrairement à ce qui se dit, le magistrat débutant n’est pas payé à 1.500.000FCFA et ne bénéficie ni de meilleures grilles de la République, ni d’heures supplémentaires encore moins de ristournes. Il n’a pas non plus de meilleures primes de la République et les augmentations en cours en faveur de la magistrature ne porteront pas sur le salaire du magistrat débutant à 250.000FCFA. Selon eux, les augmentations en cours de l’indemnité de judicature découlent de la loi N°2019-072 du 24 décembre 2019 portant loi d’orientation et de programmation pour le secteur de la justice qui est l’aboutissement d’un long processus remontant à 2014. Et de rappeler que la grève est, certes, un droit mais elle doit s’exercer dans le strict cadre de la légalité aux risques pour les grévistes d’enfreindre la loi, ce qui a des conséquences certaines qui seront tirées, nul n’étant au-dessus des lois de la République.
Au bénéfice de ces différentes observations, les Syndicats de magistrats rappellent gravement, à nouveau, que le magistrat est ce qu’il est dans l’Etat, non pas par son diplôme, mais du fait de son statut. La conséquence de cette exigence statutaire explique qu’un député, même illettré, bénéficierait des droits et privilèges constitutionnels découlant de son rang.
La mise en demeure
Le SAM et le Sylima invitent les uns et les autres à intégrer, dès à présent, le Pouvoir judiciaire, qui était jusqu’ici brimé voire ignoré, entendent résolument occuper, à l’avenir, le rang constitutionnel qui lui sied dans l’animation de la vie publique. Il le fera avec humilité, sans cependant la moindre pusillanimité.
Ils font savoir que les fonctions judiciaires sont délicates et graves. Que ceux qui les exercent doivent bénéficier, ici comme ailleurs, d’un traitement spécifique. La magistrature est ouverte à ceux qui l’envient à condition, pour ceux-là, de remplir les conditions exigées pour y accéder.
Les Syndicats de magistrats, gardiens de l’honneur et de la dignité du sanctuaire judiciaire, exerceront, désormais, leur droit de légitime défense contre ceux qui, qui qu’ils soient, en appellent à la haine et à la violence à leur encontre. Aussi saisissent-ils la présente occasion pour conseiller à ceux qui en veulent à des magistrats, pris individuellement, d’emprunter les voies de droit pour demander justice. Ils ne toléreront plus jamais d’attaque publique de magistrat qui rejaillirait sur toute la corporation.
Le SAM et le Sylima, tout en appelant les uns et les autres à la plus grande orthodoxie, invitent leurs preux militants à se tenir prêts pour les actions imminentes à intervenir dans la consolidation de l’Etat de droit dans notre pays.
Cet avertissement sonne comme une mise en demeure contre Yacouba Katilé, secrétaire général de l’Untm et ses hommes.
C’est la façon pour les magistrats de dire aux autres syndicats qu’ils peuvent toujours continuer à réclamer leurs droits sans pour autant franchir une ligne rouge : ni dénoncer ni remettre en cause l’indemnité de judicature. A défaut, des poursuites pourraient être engagées.
Birama FALL
”Le magistrat est dans l’Etat, non pas par son diplôme, mais du fait de son statut. La conséquence de cette exigence statutaire explique qu’un député même illettré, bénéficierait des droits et privilèges constitutionnels de son rang”.
Les syndicats des magistrats doivent convaincre le peuple malien avec d’autres arguments. Le magistrat est dans l’Etat, non pas par son diplôme, mais du fait de son statut. Ce qui est faux. Un illettré ne peut ne peut être magistrat nulle part au Mali. Pour être magistrat, il faut pouvoir passer le concours d’entrée à la magistrature après avoir obtenu un diplôme en droit. Pour pouvoir passer aussi ce concours, il faut avoir le bras très très long.
La conséquence de cette exigence statutaire explique qu’un député, même illettré, bénéficierait des droits et privilèges constitutionnels de son rang. Un député est élu. Et tout le monde peut être élu député, illettré ou lettré. Là-bas, la confiance remplace le diplôme.
Vous vous battez la poitrine parce que vous êtes un pouvoir. Mais mettez-vous en tête que vous n’êtes pas supérieurs aux autres. Les syndicats des magistrats commencent à dépasser les limites.
Si les deux syndicats des magistrats se sont gardés de se comparer aux agents relevant du statut général des fonctionnaires parce que les fonctionnaires relevant du statut général n’ont rien pour lequel ils peuvent faire une comparaison. Ce diagnostic est cruel, mais il est juste.
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