Visite du ministre de la Justice garde des sceaux à Kati : Malick Coulibaly prône l’humanisation des prisons

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  Il est généralement admis que la meilleure façon de se faire une idée des indicateurs sociopolitiques ou sociométriques d’un pays, serait de visiter ses prisons, ses écoles et ses hôpitaux. Ces trois éléments constituent le support de tout le corps social. C’est pourquoi,  après l’organisation de  la journée d’échanges sur les mesures privatives de liberté,  le ministre de la justice garde des sceaux, Malick Coulibaly,  s’est engagé à visiter le milieu carcéral et les services techniques de juridiction de Kati,  le 31 Mai 2012. 

Le ministre de la Justice garde des sceaux a rendu dans un premier temps une visite de courtoisie au Tribunal de première instance de Kati où il a été accueilli  par le président du Tribunal et le personnel.  Le Ministre Malick Coulibaly a utilisé, face aux magistrats,  un langage empreint de courtoisie et d’humilité. Il a insisté sur le respect strict de la ponctualité et l’entier dévouement dans le travail : « Investissez vous à la régularité des procédures pour éviter le dysfonctionnement. Kati est la juridiction la plus difficile, derrière  tout dossier il y a un colonel» a-t-il martelé.
Cette démarche empreinte de politesse  et de considération a très vite touché au plus profond ses anciens collaborateurs. C’est ainsi qu’en guise de réponse, Ibrahim Maïga, président du Tribunal de Kati, a remercié le Ministre pour cette démarche honorable avant de l’assurer de tout l’appui, l’accompagnement et les bénédictions du Tribunal pour un meilleur accomplissement de ses nobles missions. Ensuite, il  a réitéré  sa totale disponibilité à œuvrer pour la bonne marche de l’appareil judiciaire.
Après le Tribunal de première instance, le Ministre s’est rendu à la prison de Kati où Abdoulaye Fofana , le régisseur, était entouré pour la circonstance de  ses hommes. La prison de Kati, construite pour une capacité d’accueil de 80 prévenus,  compte de nos jours  227 pensionnaires. On y dénombre 162 prévenus, dont un étranger et 65 condamnés nationaux. Après un bref entretien avec l’administration pénitentiaire,  le Ministre a eu quelques échanges  avec certains détenus qui disent avoir passé plus de temps  sans être jugés et ils s’impatientent en ce qui concerne l’évolution de leurs dossiers auprès du tribunal. L’occasion était belle pour  une multitude  de  personnes d’exposer au Ministre  leurs doléances. Entre autres : construction des locaux, insuffisance de moyens  de prise en charge des détenus et du personnel, l’insalubrité, la lenteur dans le traitement  des dossiers,  surtout la disparition des dossiers de détenus. Cette visite inopinée du Ministre a permis de déceler  les problèmes qui entravent le bon fonctionnement de l’appareil judiciaire.  Au cours de cette visite le ministre a été informé sur les actions salutaires du Cicr (construction d’une infirmerie, de hangars et de magasin de stockage) et de l’assistance médicale de l’Eglise protestante.
Lors de son passage, le Ministre a plaidé pour la cause des droits de l’homme dans les centres de détention : « Les droits de l’Homme ne doivent pas s’arrêter à la porte des prisons. Tous ceux qui sont là ne sont pas tous coupables, certains sont là parce qu’ils étaient au mauvais endroit et mauvais moment  » a- t-il dit. Ensuite, il a exhorté le personnel à persévérer dans l’effort.  Il a aussi visité la Brigade de gendarmerie de Kati et celui du Commissariat de police de  ladite localité. Avant de prendre congé de ses interlocuteurs, il soulignera : «J’ai pris l’engagement à l’occasion de la journée de concertation sur les mesures privatives de liberté,  de visiter au moins une fois par semaine un centre de détention, plaise à Dieu. Ceci non pas pour mettre la pression sur les acteurs de la justice  qui assez souvent font de leur mieux, mais à  chaque fois qu’il y a disfonctionnement  de l’appareil judiciaire  faire prendre les dispositions idoines afin que les détenus puissent rentrer dans leurs droits. La société a nécessairement besoin de prison, on ne peut pas s’en passer. La gestion du milieu carcéral  est la vitrine de la culture démocratique du pays ».
Rappelons que  Malick Coulibaly, avant sa démission de la magistrature, était le substitut du procureur de Kati
Gérard  DAKOUO

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