Violation des droits de l’homme au Mali : La Cndh fait le point

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La Commission nationale des droits de l’homme (Cndh) est une Institution nationale indépendante créée par la loi n°09-42 du 19 novembre 2009. Elle est un organe consultatif chargé de contribuer à la promotion et à la protection des droits de l’homme au Mali à travers des avis et des évaluations dans le domaine des droits de l’homme. La Cndh pilote le Cadre de concertation des organisations et institutions de défense des droits de l’homme. Elle est membre du Réseau des défenseurs des droits de l’homme (Rddh).

Le respect, tout comme les violations des droits de l’homme dans notre pays de 2012 à nos jours, ont été passés en revue par Cheick Oumar Coulibaly de la Cndh (Commission nationale des droits de l’homme). Cet expert nous dit que «la double crise institutionnelle et sécuritaire vécue par notre pays en 2012, à savoir le coup d’Etat militaire du 22 mars 2012 et l’occupation des régions nord du Mali par les groupes rebelles armés,  les jihadistes et terroristes (Mnla, Mujao, Ançar Dine et Aqmi), a fait sombrer le pays dans une instabilité politique et une insécurité jamais égalée, avec pour conséquences la dégradation du tissu social et l’enregistrement de violations graves des droits de l’homme et des libertés».

Il a ensuite touché du doigt la précarité de la situation des droits de l’homme dans notre pays en ces termes : «La situation des droits de l’homme au Mali est demeurée toujours précaire en 2013 et 2014, malgré les efforts fournis par les hautes autorités, la Communauté internationale et les autres acteurs de promotion et de protection des droits de l’homme. Cette précarité s’est manifestée et se manifeste toujours par la persistance de l’insécurité au Nord, malgré le renforcement des capacités des forces armées et de sécurité et la présence des troupes étrangères sur le sol malien, la perpétration récurrente des attaques terroristes et des actes de provocation des groupes armés, la non effectivité du retour des réfugiés et des déplacés. Elle a néanmoins été marquée par des progrès politico-institutionnels, notamment les élection présidentielle et législatives ayant conduit à la mise en place des Institutions légitimes ; la mise en place de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR), même si elle n’a pas bien fonctionné ;  l’affirmation de l’autorité de l’Etat par la poursuite d’auteurs de violations des droits de l’homme, en l’occurrence celles commises par certains responsables de la junte ; la reprise de la coopération avec la Communauté internationale en matière de justice et de sécurité ; l’adoption d’un projet de loi relative à la prévention et la répression de l’enrichissement illicite par l’Assemblée nationale ; la réforme de la Cndh initiée par le ministère de la Justice  et des Droits de l’homme  en vue de renforcer son statut».

M.Coulibaly a ensuite passé au peigne fin les défis à relever. «Malgré ces avancées, de nombreux défis restent à relever comme, entre autres, la mise en place de la Commission Justice, Vérité et Réconciliation ; l’indemnisation des victimes de la double crise de 2012-2013 ; la lenteur dans l’instruction des dossiers des victimes de violations dans les régions du Nord et celles du Sud ; les centres pénitentiaires encore fermés dans les régions nord ; l’effectivité de la justice dans certaines régions du Nord ; l’accès difficile à la justice pour la majorité des citoyens à cause des procédures longues et complexes, de la peur de stigmatisation (les femmes violées de Gao et Tombouctou sont appelées par la population : Femmes du Mujao et d’Ançar Dine) ; des frais de justice relativement élevés par rapport au pouvoir d’achat des populations (les frais de dossier s’élèvent à 7500 Fcfa), l’opérationnalisation de l’assistance judiciaire dans l’ensemble des juridictions n’est pas encore effective ; l’absence de décret d’application de la loi d’indemnisation des victimes ; l’absence de mesures législatives fortes dans le domaine du foncier pour assurer le droit au logement pour tous; la non-application de certaines recommandations de l’EPU».

B.C

Source: L’ŒIL

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