Violation des droits humains en Gambie : Amnesty international Mali dénonce !

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Depuis l’arrivée au pouvoir du président Yahya Jammeh en 1994, la situation des droits humains en Gambie ne fait que se détériorer, selon les défenseurs des droits de l’Homme. C’est pour attirer l’attention du monde entier sur ce «constat amer» qu’Amnesty International a initié une journée d’action pour la Gambie,  qui coïncide avec la journée de la liberté instaurée par le chef d’Etat gambien. A cet effet, les activistes ont convié les hommes de média à une conférence de presse qui s’est tenue le  vendredi 22 juillet 2011 au siège d’Amnesty International-Mali. Le conférencier principal, M. Saloum D Traoré, Directeur Exécutif d’Amnesty International Mali avait à ses côtés d’autres responsables de l’organisation.



Le conférencier du jour, Saloum D Traoré a expliqué à la presse malienne la situation dramatique des droits humains en Gambie. Ainsi, il fera savoir que le gouvernement refuse de se conformer aux obligations qui lui incombent aux termes du droit international. Aussi, a-t-il dénoncé les cas de disparitions forcés, d’homicides illégaux et des tortures.

Rappelons que  la Gambie célèbre le 22 juillet de chaque année, la Journée de la liberté. Mais cette fête nationale est considérée comme «une comédie» par les organisations de défense des droits de l’Homme. Pour Amnesty international, l’ONG de défense des droits humains, c’est plutôt la peur qui règne  en Gambie, pas la liberté. Des arrestations et détentions illégales aux exécutions extrajudiciaires en passant par les tortures et autres mauvais traitements, la Gambie semble être un enfer pour les défenseurs des droits de l’homme et des libertés fondamentales, les opposants politiques les libertés d’expression, assurent les activistes. La plupart des victimes de cet «Etat oppresseur» sont les journalistes, les membres de partis d’opposition  et les militants des droits humains.  Le conférencier a rappelé quelques cas de disparitions forcées comme ceux de M.Ebrima Manneh, journaliste, arrêté depuis le 11juiellet 2006 ; M. Kanyiba Kanyi, un activiste politique et membre d’une ONG, arrêté le 18 septembre 2006 et cinq agents des services de sécurité.
  Le conférencier a fait savoir que des accusations de trahison ont été formulées en Gambie à l’encontre de cinq militants, parmi lesquels trois journalistes. Ainsi, Ndey Tapha Sosseh, ancienne présidente du Syndicat de la presse de Gambie, et Amadou Scattred Janneh, ancien ministre de l’Information et de la Communication, ont tous été  inculpés mardi dernier de trahison en relation avec une affaire de  distribution de tee-shirts portant une inscription appelant à en finir avec la dictature en Gambie. Notons que la trahison est passible de la peine de mort en Gambie.

Pour le Directeur exécutif d’Amnesty International Mali, cet appel intervient au moment où Amnesty International rend public un document qui explique en détail que des affaires de disparitions forcées n’ont pas encore été élucidées ; que les responsables présumés d’homicides illégaux n’ont jamais été identifiés encore moins traduits en justice ; que la torture est toujours une pratique courante chez  les forces de sécurité.

« Les victimes de disparition forcée sont essentiellement des journalistes, des membres des partis d’opposition ou des membres des forces de sécurité » a-t- il déploré avant de demander : « Il faut que le président Jammeh mette fin à ces actes de persécution. Les poursuites doivent être abandonnées immédiatement contre des personnes qui expriment de façon pacifique leur points de vue. Ceux qui sont détenus sont des prisonniers d’opinion, qui doivent être libérés immédiatement et sans condition ».
Ndey Tapha Sosseh qui vit actuellement en exile au Mali a été inculpée par contumace.

 Amnesty international  souhaite donc, à travers des recommandations, des sensibilisations et la signature de pétitions, agir vivement contre ces violations des droits de l’homme et demander au gouvernement de Gambie de veiller au respect des libertés et des droits fondamentaux de la population gambienne. Une pétition a été lancée pour que ceux qui souhaitent participer à cette lutte contre les violations des droits de l’Homme en Gambie puissent se joindre à Amnesty international.

 

 

Boubèye Maïga




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