En novembre 2011, certains militaires touaregs recrutés comme mercenaires durant le conflit libyen, de retour au Mali, ont créé avec quelques groupuscules touaregs, un mouvement dénommé le mouvement National de l’AZAWAD .Ce mouvement se transforme quelques semaines après en Mouvement National de libération de l’Azawad. Il sera rejoint par certains militaires de l’armée malienne (Touareg) communément appelés les ” intégrés ” puis par d’autres groupes parmi lesquels Ançar Dine, MUJAO, Al-Qaida au Maghreb islamique (branche d’AQMI), Boko Haram, etc
Sous le prétexte de libérer une partie du Nord du Mali qu’ils ont appelée ” Azawad ” et qui serait la terre de leurs ancêtres, ces groupes armés ont attaqué ensemble toutes les garnisons militaires du Mali se trouvant dans cette zone.
Entre le mois de janvier 2012 et le 1er Avril 2012, ces groupes ont pris le contrôle des trois régions du Nord du Mali et y règnent en maîtres absolus. Ces mouvements sans distinction aucune ont commis de nombreux crimes de guerre (exécution sommaire des prisonniers de guerre, utilisation comme boucliers humains des élèves maîtres de l’institut de formation des maîtres de Aguelhok), enrôlement des enfants de mois de 15 ans au sein de leurs troupes, le pillage des biens des populations civiles, des symboles de l’Etat, des organismes et ONG internationaux d’aide. Ils ont détruit les églises et persécuté les chrétiens qui ont tous migré vers le sud du pays. A propos de crimes de guerre commis à Aguelhok, Moctar Mariko président de l’AMDH a affirmé qu’il a y a eu des exécutions sommaires sur 153 militaires du camp d’Aguelhok égorgés ou tués avec une balle dans la tête. Mais aussi, des militaires Maliens, faits prisonniers par le MNLA et d’autres groupes armés ont été torturés avant d’être lâchement et froidement abattus .Selon le rapport, ces exécutions ont été faites en violation des règles du Droit International Humanitaire. Il ressort de ce rapport, que des nombreux cas des violences sexuelles et exactions ont été commises à l’encontre des femmes et des jeunes filles à Tombouctou, Gao et Kidal. Aussi, l’AMDH a reçu des informations indiquant que le 22 février 2012, l’armée malienne en ripostant aux crimes de guerre et autres exactions commis par le MNLA, s’en est prise de manière aveugle à des populations et à des cibles civiles dans la région de Kidal en violation du droit international humanitaire. Qu’en outre, le 18 avril 2012, des militaires ont également exécuté sommairement trois personnes non armées accusées d’espionnage pour le compte de MNLA à Sévaré (Mopti). En ce qui concerne les personnes soupçonnées avec le MNLA et qui seraient détenues dans les locaux de la sécurité d’Etat (SE), l’AMDH n’a pu obtenir aucun renseignement les concernant. L’AMDH recommande aux groupes et milices armés de faire cesser les violences à l’encontre des femmes et des jeunes filles ; de respecter les prescriptions du droit international humanitaire dans les conflits armés, de mettre fin aux traitement cruels , inhumains et dégradants des populations sous leur contrôle et de faciliter l’ouverture d’un corridor humanitaire.
A.Touré