Violation des droits humains au Mali : Amnesty international veut des enquêtes approfondies et indépendantes

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amnestyAmnesty International a publié le 30 novembre 2013, son rapport intitulé « Mali. Agenda pour les droits humains ». Dans le cadre de cet événement, Salli Shetty, secrétaire général d’Amnesty International, accompagné d’une mère et d’une épouse de bérets rouges et de plusieurs responsables d’Amnesty Mali, a animé une conférence de presse, le 30 novembre 2013, à la Maison de la presse.

 

 

« Le rapport que lance aujourd’hui Amnesty international, Agenda pour les droits humains, demande que des enquêtes approfondies et indépendantes soient menées sur les graves atteintes aux droits humains commises au cours des deux dernières années par toutes les parties au conflit », a indiqué Salli Shetty, secrétaire général de Amnesty International.  Selon lui, depuis le début de la crise, Amnesty International a rassemblé des informations sur 14 homicides illégaux perpétrés par des groupes armés dans le nord du pays et sur d’autres atteintes terrifiantes aux droits humains. « Un couple a ainsi été lapidé à mort en juillet 2012 pour avoir eu des relations sexuelles hors mariage et, en septembre 2012, six personnes ont subi l’amputation de la main droite et du pied droit devant une foule, à  Gao. Les mains et les pieds amputés ont ensuite été exposés au commissariat de police », a-t-il déclaré. Avant d’annoncer que le rapport fait aussi état de l’exécution extrajudiciaire dont auraient été victimes au moins 40 civils accusés d’être proches des groupes armés. Selon lui, à l’époque le procureur de Sévaré avait indiqué qu’il avait diligenté une enquête sur ces homicides mais, à ce jour, Amnesty International n’a  reçu aucune information sur les résultats de ces investigations.

 

 

Il a aussi indiqué que la délégation d’Amnesty a rencontré les familles  de 20 soldats qui ont disparu après avoir été enlevés en mai 2012. Selon lui, ces soldats étaient soupçonnés d’avoir fomenté un contre coup d’Etat contre le général Amadou Haya Sanogo, qui avait dirigé le coup d’Etat de mars 2012 au Mali. « Les familles des victimes se réjouissent de la détention du général Sanogo, qui a été arrêté et inculpé de meurtres, assassinats et séquestration mercredi 27 novembre 2013 », a-t-il indiqué.  Du reste, lors de la conférence de presse, Mme Cissé Fadimata Ouologuem, épouse d’un béret rouge et Mme Sagara Bintou Maiga, mère d’un autre béret rouge, ont témoigné, sur la disparition de leurs proches et leur incapacité d’avoir des informations claires, sur le sort qui leur a été réservé. Mme Sagara a indiqué que « Depuis la disparition de nos fils et de nos maris, nous n’avons aucune nouvelle. Nous voulons savoir où ils sont, ce qui leur est arrivé et s’ils sont en vie ou non ». Avant d’ajouter que « nous avons finalement obtenu un rendez-vous avec le ministre de la défense cette semaine. Nous lui avons dit que nous marcherons nues s’il ne nous disait pas ce qui est arrivé à ceux qui nous sont chers. Nous avons donné comme date limite l’arrivé de la délégation d’Amnesty International. Il nous a dit d’être patientes et qu’ils faisaient ce qu’ils pouvaient. Le lendemain même, Sanogo a été arrêté et inculpé ».

 

 

Salli Shetty a déclaré qu’Amnesty a pris connaissance avec satisfaction des efforts déployés par le gouvernement pour rétablir la justice et l’Etat de droit. Avant de rappeller que Amnesty a recueilli des informations sur des cas de viol et autres sévices sexuels infligés à des femmes et des jeunes filles par des membres de groupes armés, dont le MNLA.  Après avoir rappellé que la Cour pénale internationale a annoncé en janvier 2013 qu’elle ouvrait une enquête sur les crimes de guerre commis au cours de la dernière année du conflit, Amnesty International dit accueillir cette décision avec satisfaction.

 

 

Assane Koné

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