Conditions de détention humaines, et justice à deux vitesses, l’Amdh pointe un doit accusateur sur la famille judiciaire.
Plus qu’un réquisitoire, la sortie de l’historique association malienne des droits de l’Homme (AMDH) interpelle la conscience collective par rapport à la question des droits de l’Homme au Mali. À la faveur de la 12ème édition de l’espace d’interpellation démocratique (EID), l’Amdh est sortie de sa réserve en touchant du doit, ce que bon nombre de nos compatriotes murmurent. Car tout ce qui a été dit est connu de tous et donne une autre image à la justice de notre pays mais aussi les autres entités de l’appareil d’Etat, qui fonctionnent à peine.
C’est le cas à la maison de garde à vue qui, devenue lieu hostile aux droits de l’Homme. Et dans les commissariats et brigades, où les prévenus peuvent dépasser le délai de garde à vue. La vétusté de ces lieux est aussi une source de préoccupation pour l’Amdh. Des structures qui ne méritent pas d’exister dans un pays de droits de l’Homme, tellement que les conditions de détention sont inhumaines. Quant à la grande prison, l’Amdh dira que le nombre de détenus dépasse largement la capacité d’accueil et que des gens sont détenus sans raisons valables. Dans ce repaire pour détenus, il n’y a qu’un seul surveillant qui a du mal à satisfaire la demande en soins nécessaires.
Parlant de la justice, l’Amdh témoigne qu’il y a une justice à deux visages : la justice du portefeuille et celle du pauvre. Du coup, elle interpelle les avocats à ne plus négocier les procès contre espèces sonnantes et trébuchantes auprès des juges. Bref, la situation des droits de l’Homme inquiète à plus d’un titre, d’où le cri de cœur de cette association qui a montré ses preuves sur différents dossiers, au Mali. Reste à savoir si son message sera entendu.
Mahamane Cissé