Dans le cadre de la mise en œuvre de la 9e session juridique de formation du projet dignité, respect des droits personnes privées de liberté, Avocats sans frontières Mali, en collaboration avec ses homologues de France renforcent depuis hier, les capacités d’une trentaine d’acteurs du système judiciaire malien. La formation porte sur les conditions de respect des droits d’un individu en situation de détention en rapport avec les textes nationaux et les engagements internationaux ratifiés par le Mali.
Le séminaire vise une meilleure connaissance des principes fondamentaux des libertés des détenus à travers l’étude des cas. De même, les thématiques qui seront développées au cours de cette formation de deux jours portent sur les conditions de détentions dans les trois centres de détentions visités lors des journées de consultations.
Selon Jean Claude Nicod, membre d’Avocats sans frontières France, il s’agit de permettre de réunir les moyens pour exercer nos droits. « Il nous faut aujourd’hui une culture ordinaire du droit pour l’accès au droit. Nous devons avoir le réflexe de la défense des droits de la défense pour éviter de rater les procédures au départ. Et si ce n’est pas le cas, des milliers de personnes vont souffrir pour notre manque de service. Notre action doit protéger la dignité. C’est pourquoi, je dis que la session donnera une nouvelle dynamique aux acteurs intervenants dans le domaine de l’enfance… », a-t-il déclaré. Et à l’homme de droit d’ajouter que les connaissances que les participants vont apprendre permettront d’avoir une identité de vue sur les droits des enfants détenus. Naturellement, il n y a pas d’application sans insuffisance, parce que le fossé est souvent grand entre ceux qui appliquent et élaborent. Malheureusement soutien-t-il, ce sont les détenus qui font les frais de la mauvaise application. Ce qui exige le renforcement des capacités sur les procédures pénales aux agents de terrain.
Le Coordinateur du projet dignité, respect des droits des personnes privées de libertés, Youssouf Daou a fait savoir que la session juridique comporte deux jours de formation à l’intention des acteurs de la chaine pénale. Il s’agit des avocats, magistrats, les commissaires de police, des agents de l’administration pénitentiaire, des gendarmes et huissiers. En marge de la formation, plus de 120 consultations gratuites ont été menées en faveur des détenus. Sur ce terrain, il y a eu beaucoup de cas, de violations graves qui ont été constatées dans les centres concernés. Cependant, dira M. Daou, au regard des moyens limités dont dispose le projet, il est envisagé de prendre en compte une vingtaine de cas prioritaires dont des dossiers qui seront confiés aux avocats compétents. « Les autres cas de violation de droits feront l’objet de lettre de signalement à l’intention du ministre de la Justice et des Droits de l’homme », a-t-annoncé.
Dans notre pays, 165 cas de violations font l’objet de suivi par les membres d’ASF-Mali. Cela a permis d’aboutir, entre autres à des libertés et de mise en état des dossiers.
Pour cette formation, les participants attentent d’être mieux outillés sur les concepts de vulnérabilités et une meilleure appropriation des textes et conventions judiciaires.
Bréhima Sogoba