Rapport 2010 de Human Rights Watch sur le travail des enfants dans les orpaillages : Le Mali apporte un démenti formel

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Dans  son rapport de 2010, l’Ong internationale Human rights watch a   incriminé le Mali d’avoir utilisé les enfants dans l’orpaillage. La délégation gouvernementale qui a effectué une visite sur les sites d’orpaillage a formellement démenti ces allégations, au cours d’une conférence de presse, le mercredi 10 avril 2013 à la Maison de la presse.

Suite aux allégations de Human rights watch dans son rapport de 2010 faisant état de travail des enfants dans l’orpaillage au Mali,  du 22 décembre 2011 au 08 février 2012, une mission conjointe des Ministères des mines ; de l’Administration territoriale ; de la Promotion de la femme de l’enfant et de la famille ; en plus de la Chambre des mines et l’Association malienne des droits de l’homme, a effectué une visite sur 16 grands sites d’orpaillage du Mali. Les conclusions de la mission sont ambages : Human rights watch a menti dans son rapport, sur tous les plans.

Dans ce rapport intitulé «Mali, un mélange toxique. Travail des enfants, mercure et orpaillage au Mali», les auteurs font état de la présence des enfants sur les sites. «Cela est vrai», confirme le haut fonctionnaire du Ministère des mines, le colonel Allaye Diakité. Mais dire qu’ils travaillent relève du pire mensonge.  En outre, l’image utilisée par le rapport pour illustrer son texte est truquée. Elle est donc fausse. «La dame qui a réalisé cette dénonciation a, lors de la recréation d’une école, amené les élèves sur un site pour les prendre en photo. Ce ne sont pas des enfants habillés en tenue de fête qui entreront dans un puits d’orpaillage, comme vous pouvez le constater sur la couverture du rapport de Human rights watch», a indiqué le colonel Diakité.

Pour sa part, Moussa Doumbia, de la Direction de la géologie et des mines, d’affirmer que le puits montré par l’Ong, bourreau de l’or malien, est un ancien puits d’orpaillage situé à côté d’une école. «Nous avons pu voir le père de l’un des enfants qui se trouve sur la couverture du rapport de Human rights watch. Il s’agit d’un conseiller municipal, Fassayon Monekata. Ce dernier a affirmé que son enfant n’a jamais été dans un placer. Ils ont amené nos enfants dans ce puits lors d’une récréation», a laissé entendre M. Doumbia.

«Cette présence des enfants sur les sites est une question de sécurité des enfants eux mêmes»,  poursuivra Ibrahim Tiocary, chargé de mission du Ministère des mines. «Les parents étant tous dans l’orpaillage, il n’ y a personne pour s’occuper des enfants à la maison, ils sont obligés  de les amener à côté d’eux pour les surveiller  de plus près. C’est comme le paysan qui amène au champ son fils à côté de lui, et le berger qui se fait accompagner au parc par son fils. Mais dire que les enfants entrent dans les puits de 15 mètres à la recherche de l’or, comme le dit le rapport de Human rights watch, c’est du mensonge. Les enfants ne travaillent pas dans l’orpaillage au Mali», ajoutera-t-il.

Au sujet de l’utilisation du mercure, les émissaires du Gouvernement reconnaissent cela, mais nient sa manipulation par les enfants. Ils ajoutent que ce sont les Burkinabè qui ont introduit cette pratique au Mali. Avant d’ajouter que l’Etat est en train de prendre des mesures pour circonscrire son utilisation dans les sites d’orpaillage.

Dans son intervention, Belco Tamboura, directeur de la Communication de la Chambre des mines, a souligné que ce rapport  est un complot contre l’or malien. «À travers ce document monté de toutes pièces, les auteurs veulent dévaloriser l’or malien sur le marché mondial, en faisant croire aux acheteurs que notre or est tâché du sang des enfants», précisera-t-il.

Quant au représentant de l’association des droits de l’homme, Me Moussa N’Tji Coulibaly, en tant que magistrat assermenté, il a dénoncé les allégations du rapport de Human rights watch.

Oumar KONATE

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