Le secrétaire général du ministère de la justice et des gardes sceaux, Mr Moumouni Guindo a présidé lundi dernier à l’hôtel Onomo la réunion de haut niveau sur les enjeux de la conformité des efforts des autorités maliennes dans la lutte contre le terrorisme avec les lois et principes des Droits l’Homme.
La rencontre s’est déroulée en présence des hauts fonctionnaires du gouvernement et des représentants des organisations internationales.
La réunion qui vise à tenir une discussion approfondie sur les priorités du Mali dans le domaine des droits de l’homme et de la lutte contre le terrorisme intervient dans le cadre de la 3ème phase du projet de groupe de travail de l’équipe spéciale de lutte contre le terrorisme des Nations Unies (CTITF).
Elle a été précédée par deux formations phase I (du 6 au 10 février) et phase II du projet CTITF (du 13 au 17 février) à l’endroit d’une cinquantaine d’officiers chargés de l’application des lois et impliqués dans les mesures et opérations de lutte contre le terrorisme. Il s’agit notamment, de renforcer leur connaissance (les officiers de grade subalterne et supérieur venant des ministères de l’intérieur et de la justice, de la brigade spéciale d’investigation, du programme spécial de lutte contre le terrorisme et de la gendarmerie) du droit international humanitaire et de ses principes applicable à leur domaine d’activité.
Présidant la réunion, Mr Moumouni Guindo, secrétaire général du ministère de la justice a expliqué que la série de formation a pour objectif global d’améliorer les capacités du Mali à prévenir, répondre et enquêter sur les menaces terroristes. « Elle vise spécialement à leur permettre d’acquérir des connaissances complémentaires dans la prise en compte des droits de l’homme et de l’Etat de droit dans les opérations de leurs charges respectives », a signalé Mr Guindo.
Selon le secrétaire général du ministère de la Justice, la lutte contre le terrorisme est un combat qui vaut d’être mené. Parce que, explique-t-il, ce fléau déstabilise nos pays en rependant l’insécurité, perturbe notre style de vie en semant la peur et corrompe nos valeurs en imposant le repli sur soi des individus, des populations et de peuples entiers. « Notre ambition est si forte de réduire à néant cette gangrène que, presque, tous les moyens sont bons comme armes, mais notre forte croyance en l’Etat de droit nous incline à ne nous servir que de l’arme du droit », a commenté Mr Guindo.
Le secrétaire général du ministère de la justice indiquera ensuite que dans cette action par le droit et aussi pour le droit, des externalités négatives peuvent survenir sous forme d’actes de privation de liberté, de poursuite pénale, de restriction des libertés individuelles et collectives, d’atteintes au droit de propriété.
« Le respect des droits de l’homme, en effet, s’impose à l’Etat ainsi qu’à tous ses agents et serviteurs. Et, de ce double impératif découle une tension naturelle qui doit être canalisée, indiquée et maitrisée et chacun de nous, à son poste de responsabilité a une partition à jouer. Il s’agit d’arrêter le malfrat tout en respectant la personne humaine qui git en lui, le placer en garde à vue tout en respectant les délais légaux, le mettre en prison tout en lui offrant des conditions de détention digne, le poursuivre tout en respectant les procédures et délai de droit », a conclu Mr Guindo.
Rappelons que, le projet CTITF est mis en œuvre dans le cadre du Mandat du Pilier IV de la Stratégie antiterroriste mondiale de l’organisation des Nations Unies (A/RES/60/288) et se compose de quatre phases. Les phases I et II s’articulent autour de la formation des officiers chargés de l’application des lois et impliqués dans les mesures et opérations de lutte contre le terrorisme. La phase II inclut une rencontre spéciale des hauts fonctionnaires du gouvernement pour discuter des besoins à prendre en compte dans la phase III du projet. La phase III met l’accent sur la mise à disposition d’une assistance-couvrant les besoins à long terme des autorités maliennes dans leur effort de soutien au respect des droits de l’homme et de l’état de droit tout en luttant contre le terrorisme. La phase IV se focalisera sur le suivi et l’évaluation du projet, y compris l’impact des activités menées au cours des phases I, II et III.
Au terme de la phase du projet CTITF, il ‘agira d’arriver à un accord sur les besoins prioritaires permettant la protection des droits de l’homme dans le contexte de la lutte contre le terrorisme et le suivi des progrès dans ce domaine.
Djibril Kayentao