Promotion des droits des enfants : Chut, on bouffe 

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La lutte pour le droit des enfants et contre leurs travaux  fait la priorité en ces temps de nombreux organismes et structures étatiques. Elle est aussi au cœur des engagements du Président de la République, ami des enfants. Il se trouve donc que des millions de francs sont déclarés à cet effet mais nous constatons toujours que le nombre d’enfants de la rue croît de jour en jour. Où va donc l’argent des tout-petits ?

 Ils sont nombreux à envahir quotidiennement les rues de Bamako, en quête de pièces de monnaie. Cela, au vu et au su de tous, plus particulièrement  de ceux-là mêmes qui sont les acteurs de la lutte pour la protection des enfants. Ils se contentent juste de leur glisser quelques pièces.

Nombreux enfants sont, en effet, livrés à eux-mêmes dans les rues alors que paradoxalement des millions de francs sont débloqués et médiatisés pour leur assurer un bien-être. Ces enfants sont la cible de plusieurs dangers à savoir l’exploitation économique, les viols et même  des accidents de voiture. De plus, ce ne sont plus seulement les talibés que l’on voit dans les rues munis de boîtes de conserve mais malheureusement beaucoup d’autres enfants s’y mettent ou du moins y sont contraints car au service des adultes. Le talibé, lui, doit verser une recette quotidienne au maître coranique et les autres enfants mendiants quant à eux reçoivent un salaire journalier de leurs exploitants. N’est-ce pas là une exploitation pour ne pas dire une traite contre laquelle personne ne lève le petit doigt ou du moins si c’est le cas, ce sont des conférences  dont les résolutions n’aboutissent qu’à des résultats abstraits.

La préservation des droits des enfants, est devenue un commerce bien bénéfique pour de nombreux organismes et associations. Dans notre pays, existent de nombreuses associations, ONG et structures étatiques qui convergent vers un même objectif : la protection des enfants avec tout son cortège de beaux mots et slogans taillés à la mesure des bailleurs de fonds. Il sied de nos jours à savoir  de quels enfants  s’agit-il en réalité.

A la Direction Nationale de l’Enfant, on affirme que ce service  à une vision holistique de la vulnérabilité des enfants et donne une réponse à l’ensemble de ces vulnérabilités à savoir la traite et l’exploitation économique des enfants, les abus et toutes sortes de violence dont ils sont victimes.

Si chaque enfant a droit à la santé, à l’éducation et à un niveau de vie décent, ces enfants qui abondent les rues et les mosquées sont vulnérables et font l’objet d’exploitation abusive de la part des adultes. Souvent, ce sont les parents eux-mêmes qui livrent leurs progénitures à la rue et  aux dangers.

On se demande donc quand est ce que, sur les grandes artères de Bamako ces innocents ne seront plus aperçus entrain de courir entre les voitures.

 A moins que le Parlement des enfants ne se donne d’autres priorités. Par ailleurs, le Plan Mali vient d’élaborer un plan stratégique national  qui s’étalera sur la période 2012-2016 et qui permettra à tous les enfants de jouir de leur droit. La concrétisation de ce plan stratégique requiert un montant de plus de 24 milliards de franc. Ce plan, selon ses instigateurs octroiera à chaque enfant une éducation de qualité, une bonne santé, une protection. Tels sont entres autres les résultats attendus d’ici 2016.

Espérons que les talibés et autres enfants mendiants  ne soient pas une fois de plus omis. Attendons donc, mais d’ici là ces enfants sont livrés à leur sort, dormant à même le sol et la recherche d’une solution adéquate s’impose.
Saly KANE   

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