Point de droit : Comment porter plainte

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La plainte est l’acte par lequel une personne qui s’estime victime d’une infraction en informe le procureur de la République, directement ou par un service de police ou de gendarmerie. Elle permet à la victime de demander à l’autorité judiciaire la condamnation pénale de l’auteur (peine d’emprisonnement, d’amende…)
La plainte peut être déposée contre une personne identifiée ou contre X, si l’identité de l’auteur des faits est inconnue. Toute personne victime d’une infraction, c’est-à-dire d’un acte ou d’un comportement puni par la loi (contravention, délit ou crime), peut porter plainte, y compris si elle est mineure.
Vous pouvez vous adresser à un commissariat de police ou une brigade de gendarmerie. La réception de la plainte ne peut pas vous être refusée. La plainte est ensuite transmise au procureur de la République.  Dans certains départements, pour les atteintes aux biens dont l’auteur est inconnu, vous pouvez faire une pré-plainte en ligne sur Internet, avant de vous rendre au commissariat ou à la brigade.
Vous pouvez également vous adresser directement au procureur de la République. Il faut envoyer une lettre sur papier libre au Tribunal de grande instance du lieu de l’infraction ou du domicile de l’auteur de l’infraction.
La lettre doit préciser : l’état-civil complet du plaignant, le récit détaillé des faits, la date et le lieu de l’infraction, le nom de l’auteur présumé s’il est connu du plaignant. A défaut, il convient de déposer plainte contre X., les noms et adresses des éventuels témoins de cette infraction, la description et l’estimation provisoire ou définitive du préjudice, les documents de preuve à disposition : certificats médicaux constatant les blessures, arrêts de travail, factures diverses, constats en cas de dégâts matériels. A noter que pour obtenir réparation du préjudice, le dépôt de plainte ne suffit pas : il faut se constituer partie civile.
Délais pour porter plainte
Le plaignant dispose de délais au-delà desquels il perd ses droits à saisir la justice pénale. Sauf situation particulière, ces délais sont les suivants : 1 an pour les contraventions, 3 ans pour les délits (vols, coups et blessures, escroquerie), 10 ans pour les crimes. Ces délais courent en principe à compter du jour de la commission de l’infraction. Ils sont augmentés pour certains délits ou crimes commis sur un mineur et peuvent ne courir qu’à compter de la majorité de la victime.
Le procureur peut décider de ne pas poursuivre. Le plaignant reçoit un avis de classement sans suite qui doit être motivé. S’il conteste la décision, il peut former un recours auprès du procureur général ou déposer une plainte avec constitution de partie civile. Si l’affaire est simple, le procureur peut procéder à une citation directe et saisir directement le tribunal. Il convoque le plaignant pour le jour de l’audience où l’affaire sera examinée.
Mesures alternatives aux poursuites
Les mesures alternatives aux poursuites visent à remédier à l’absence de réponse pénale pour des infractions ne justifiant pas la saisine d’une juridiction et à limiter le nombre de classements sans suite.
L’information judiciaire est le préalable au procès pénal. Le procureur demande alors la désignation d’un juge d’instruction pour recueillir tous les éléments utiles à la manifestation de la vérité. Dans ce cadre, le plaignant peut être convoqué par le juge d’instruction ou par les experts.
Si les faits sont graves ou complexes, le procureur de la République ou les parties peuvent demander la désignation d’un deuxième juge d’instruction pour assister le premier. Cette collégialité est automatique en matière criminelle.
Par Ben Dao

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