Pires formes de violation des droits de l’homme : La police et la gendarmerie à l’index 

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Des policiers et des gendarmes font imposer leur loi dans les commissariats et brigades au mépris des droits humains. La torture, les mauvaises conditions de vie des pensionnaires font légion au nez et à la barbe des autorités compétentes et défenseurs des droits de l’homme.

C’est le rapport de la commission nationale des droits de l’homme du Mali qui vient de confirmer ce que tout le monde connaît, la violation des droits dans nos commissariats de police et nos brigades de gendarmerie. À travers son premier rapport, la Cndh a consacré une place importante à la situation que vivent les prévenus et autres détenus. Dans ce rapport détaillé elle s’est focalisée sur le cas du violon qui existe au niveau de la sûreté. Une enquête de terrain fait ressortir que partout sur le territoire, les maisons de sûreté dites de garde à vue sont exposées aux conditions atmosphériques, soleil, pluie et froid. La Cndh  a fait le constat de l’absence de toilettes dans les cellules de garde à vue où les conditions d’aération ne sont pas aux normes et que des seaux existent dans lesquels les personnes font leurs besoins et restent avec l’odeur.  Selon le rapport, les cellules de la brigade d’investigation judiciaire de Bamako, de la brigade territoriale de Bamako, de celles du camp 1 de Bamako, du commissariat du 1er arrondissement de Sikasso, sont toutes exposées au vent et à la fraicheur sans protection et exposées à la poussière, aux conditions atmosphériques et dans l’insalubrité totale ainsi que toutes sortes d’odeurs.

Pour la Cndh, ces remarques permettent de conclure à des violations des droits des détenus car ce sont des mauvaises pratiques que des personnes gardées à vue de cette façon sont exposées au public. La commission précise qu’une fois rentré dans la cour de ces structures, le visiteur peut déjà apercevoir les personnes gardées à vue, ceci est une violation de la présomption d’innocence et un manque au secret de l’enquête. Et la Cndh d’ajouter que les mauvaises conditions de détention s’assimilent à des tortures physiques au sens de la convention internationale sur la torture. 

Autre aspect non négligeable, la situation au niveau de la cellule de la sécurité d’Etat. Cette cellule existe en dehors de tout contrôle : «toutes nos actions pour y accéder n’ont pu aboutir ; cette cellule voit souvent des individus gardés au-delà des textes et de toute pratique légale de détention. Certaines personnes qui y sont passées nous ont indiqué avoir subir des tortures physiques pour avouer des faits qu’elles n’ont jamais commis. Ces personnes indiquent avoir été par la suite transférées à la brigade d’investigation judicaire (Bij) pour établissement de procès-verbaux les concernant et ce, sur la base des déclarations obtenues dans ces conditions opaques. Cette cellule hors la loi ne mérite plus d’exister », a fait remarquer la commission nationale des droits de l’homme.

Comme des interpellations, ces remarques doivent inciter nos autorités compétentes pour humaniser davantage nos commissariats de police et brigades de gendarmerie car nous sommes tous des détenus en sursis. En publiant ce rapport, la Cndh rejoint d’autres organisations qui avaient fait les mêmes constats dont la très respectueuse Human Right.
 Mahamane Cissé

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