Dans les pays en voie de développement, les personnes handicapées font face à de multiples obstacles qui les empêchent de jouir de leurs droits dans leur environnement physique.
Selon des sources de l’Organisation mondial de la santé au Mali, plus de 90% des enfants handicapés ne sont pas scolarisés et plus de 37% de personnes handicapées n’ont pas accès aux structures sanitaires et aux soins de santé de façon convenable. Réagissant à cette situation, l’association « Benkadi » a organisé un atelier de plaidoyer sur le thème : accessibilité des personnes handicapées aux services de soins de santé en Commune V. L’atelier, financé par Handicap International à travers son projet accessibilité universelle aux services de base, s’est déroulé vendredi au centre de santé de la Commune V sous la présidence du maire délégué de Kalaban Coura, Mme Koïta Massitan Touré. C’était en présence du président de l‘association Benkadi, Daouda Dembélé, du coordinateur des chefs de quartier de la commune V, Abdoulaye Diallo, et de membres de l’association. La session entend attirer l’attention des autorités sur les difficultés auxquelles sont confrontées les personnes handicapées dans les structures de santé en Commune V. C’est aussi une occasion de rappeler la ratification, en 2008, de la convention des droits des personnes handicapées par le Mali. A travers ce thème, Benkadi ambitionne d’améliorer cet accès grâce à l’insertion sociale, la participation des personnes handicapées et vulnérables aux services de base. Cette action de plaidoyer concerne la commune urbaine de Tombouctou, les communes rurales de Rharous, Bambara Maoudé, Gossi et la commune V de Bamako.
Le porte-parole du président de l’association, Amadou Sow, a demandé aux autorités de prendre toutes les dispositions nécessaires afin que l’équité soit établie entre les personnes et que la réinsertion sociale des personnes handicapées soit une réalité au Mali. Cette action de plaidoyer est saluée par Mme Koïta Massitan Touré au regard des problèmes auxquels les personnes handicapées sont confrontées dans l’accès aux services de santé. « Le sort des personnes handicapées nous concerne tous et chacun de son coté doit s’impliquer pour une meilleure intégration de nos frères et sœurs handicapés » a-t-elle souligné. Les personnes handicapées ont demandé une réduction de 50% des frais de soins sanitaires, la priorité dans les services de santé et l’affectation aux structures de santé de professionnels de la communication comprenant le langage de signes des sourds-muets. Ils ont aussi plaidé pour l’aménagement de rampes et de cheminements accessibles aux handicapés moteurs, insisté sur la nécessité d’adapter les équipements sanitaires à la situation des personnes handicapées. Ils ont demandé leur appellation par « personne en situation de handicap » plutôt que les handicapés qui signifie pour eux « les obstacles ».