Paix, Justice et Réconciliation au Mali : L’AMDH et la FIDH contre toute impunité !

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A quelques jours de l’ouverture des négociations entre le Gouvernement malien et les groupes armés du nord (prévu le mois prochain), l’AMDH et la FIDH ont entamé une  série de démarches auprès des juridictions compétentes et des autorités politiques. Elles ont ensuite animé un point de presse le mardi, 24 juin au siège de l’AMDH à Hamdallaye ACI 2000.

Les conférenciers étaient Me Bréhima Koné, le président d’honneur de l’AMDH et son successeur Me Moctar Mariko, en plus de Me Patrick Baudouin, vice-président de la FIDH. A les en croire, l’AMDH et la FIDH ont, pendant une semaine, visité toutes les juridictions en charge des dossiers des bérets rouges, de la mutinerie des soldats de Kati et des crimes commis au nord. Au cours de leurs démarches, ils ont constaté une avancée certaine des dossiers dans les deux premiers cas cités. Dans le dossier concernant le Général Amadou Aya Sanogo, l’instruction est même close et les assises sont imminentes.

En revanche, ils regrettent que dans le dossier crimes de guerre au nord, les choses n’avancent pas assez. Pis, aucun dossier concernant les viols n’est instruit à ce jour.  Ce, à cause de la distance qui sépare les victimes (pour la plupart résidant au nord) et le Tribunal de première instance de la commune III  de Bamako (pôle économique). De même, ils regrettent que dans le pôle antiterroriste, constitué depuis 2013 et siégeant également au Tribunal de première instance de la CIII, les dossiers soient vides du fait de sa non fonctionnalité.

La FIDH et l’AMDH affirment avoir rencontré le ministre de la Justice, celui de la Réconciliation nationale, la Commission Justice et Droits de l’Homme de l’Assemblée nationale, la Commission Paix, Justice, Vérité et Réconciliation. Mais aussi et surtout le Premier ministre et le Président de la République tout juste avant le point de presse. Avec leurs interlocuteurs, ils n’ont pas manqué d’évoquer les sujets qui fâchent, ont-ils révélé, notamment des perspectives des négociations futures (prévues en juillet).

A ce sujet, l’AMDH et la FIDH martèlent qu’ils ont mis en garde les autorités d’éviter à la Justice de faire les frais d’une quelconque réconciliation, leur  souhait étant que les deux se fassent parallèlement sans que l’une empiète sur l’autre. Les conférenciers ont fait savoir qu’ils ont recommandé aux autorités que de par sa composition, la Commission Paix, Justice, Vérité et réconciliation devrait être la plus représentative et la plus irréprochable possible, c’est-à-dire refléter la diversité de la société malienne. La commission ne doit pas être un paravent pour le gouvernement,  contre l’accès des victimes à la justice. Sur sa fonctionnalité, les conférenciers  pensent qu’il existe un flou.

A propos des négociations futures, la FIDH et l’AMDH travaillent, estiment les conférenciers, pour qu’elles aient l’adhésion de tous les Maliens. Car pour eux, les négociations ne doivent se faire au détriment des victimes (qui ont besoin de justice et réparation).  Les deux associations des Droits de l’Homme   sont opposées à toute forme d’impunités.  D’ailleurs elles ont informé qu’elles ont exigé la création d’une Commission d’enquête internationale pour faire la lumière sur toutes les exactions et crimes  commis au Mali.

Pour la défense des victimes, l’AMDH et la FIDH se sont constituées partie civile et ont commis un pool d’avocats.

‘’En ce qui concerne les prévenus militaires dans l’affaire dite des Bérets rouges et celle de la mutinerie de Kati, nous avons exigé que les détenus aient le même degré de traitement.

Puisque nos investigations, nous ont permis de constater par exemple que Sanogo et certains militaires bénéficient encore de leur grade et salaires au détriment des autres. Alors qu’en la matière, la loi portant statut militaire stipule clairement dans ces articles 30 et 31 que tout militaire prévenu perd immédiatement don grade et le salaire est suspendu jusqu’à la fin du procès.’’

Par Gaoussou M. Traoré

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