Monitoring des Violations des Droits Humains : Pour bâtir les fondements de la justice transitionnelle au Mali

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Les combats auraient opposé le MNLA au Mujao
Des combattants touaregs du MNLA dans le nord du Mali.
(source archives)

Le Réseau des Défenseurs des Droits Humains du Mali, en partenariat avec ABA/ROLI et Free dom House, ont organisé une table ronde qui se termine par une conférence de presse, le samedi 16 août dernier, à la Maison de la Presse du Mali. Au présidium, on notait la présence de Saloum Traoré (le président dudit Réseau), Mme Houly Kéïta (ABA/ROLI).

«Le Mali a connu au cours des années 2012 et 2013 la plus grave crise de son histoire postcoloniale». En ces termes que le  Maître des cérémonies, Diarra Mamadou entamera les débats dans le cadre de cette rencontre.

En effet, des groupes terroristes (MNLA, HCUA, le MIA, le MUJAO, Ansar dine et AQMI) ont occupé les deux tiers du territoire national septentrional. Ils se sont adonnés à toutes les formes de violation des droits humains: exécutions sommaires, tortures, viols, mariages forcés, lapidations, flagellations, pillages, etc. qui ont eu pour conséquences les déplacements massifs des populations du Nord vers l’intérieur et l’extérieur du pays, la destruction des biens publics et privés y compris le patrimoine culturel et religieux du pays.

En outre, le sud du pays a connu un coup d’Etat (le 22 mars 2012) ayant fortement mis en mal les institutions de la République en plus de nombreux cas de violations des droits humains. Cette crise multidimensionnelle a engendré l’effondrement de l’Etat suivi d’une crise humanitaire sans précédent doublée de violations graves des droits humains en général et spécifiquement ceux des femmes et des enfants.

L’intervention des troupes alliées (armée française, forces africaines et forces onusiennes) à partir de janvier 2013, la signature de l’accord préliminaire de Ouagadougou, l’organisation des élections présidentielles et législatives, l’organisation d’assisses nationales sur la réconciliation, la paix et le développement des Régions du Nord ont, entre autres, permis au Mali de retrouver le chemin de la stabilisation l’amenant vers l’Etat de droit et de démocratie.

Dans le souci du renforcement de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance, un processus de justice transitionnelle a commencé, lequel se résume au droit de savoir, au droit à la justice, au droit à la réparation et au droit aux garanties de non répétition.

C’est dans ce cadre de justice transitionnelle que Free dom House et ABA/ROLI ont mis en place un projet conjoint pour assister la société civile malienne à « bâtir les fondements de la justice transitionnelle»; à savoir le droit à la vérité, le droit à la justice, le droit à la réparation, et la garantie de non-récurrence.

A travers ce projet, des organisations de la société civile malienne œuvrant dans les domaines des droits humains ont été identifiées et regroupées en Réseau des Défenseurs des Droits Humains (RDDH) par Free dom House pour établir une base de données sur les graves cas de violations des droits humains afin d’assister les victimes et de lutter contre l’impunité, gage d’un processus de réconciliation nationale apaisé et réussi.

Les recommandations à l’endroit de la Communauté Internationale

Au nom de la responsabilité internationale, la communauté internationale a le devoir d’assistance aux populations victimes, quelques soient leurs couleurs, races, ethnies et religions.

Ainsi, elle doit coordonner les actions et activités des ONG qui conduisent des enquêtes pour éviter la multiplicité et faire en sorte que les actions humanitaires soient ciblées et prennent en compte les victimes recensées.

Il s’agit, de déployer l’aide humanitaire en prenant en compte l’aspect sexo-spécifique des besoins; d’apporter un appui psychosocial aux victimes; d’initier des actions et activités de développement, surtout au profit des couches les plus vulnérables (femmes et populations jeunes); de renforcer les capacités d’intervention des décideurs et des acteurs sur les violations des droits humains; d’allouer des fonds pour mener des enquêtes supplémentaires sur les violations des droits humains et de mettre les victimes au centre de tout le processus de négociations en vue de la restauration de la paix au Mali.

La prochaine ambition pour le Réseau des Défenseurs des Droits Humains, en sa qualité de défenseur des droits humains, par ce travail de documentation et de monitoring, entend contribuer à la protection et à la promotion des droits humains. Mahatma Gandhi disait à ce propos: «Celui qui voit un problème et qui ne fait rien, fait partie du problème».

Ainsi, il est important que le réseau s’implique et agisse, sans tendance politique, et notamment à travers une stratégie orientée sur quatre axes qui sont: le plaidoyer sur la situation des victimes; l’orientation des victimes vers une assistance juridique; la mobilisation des fonds et des partenaires pour l’assistance psychosociale des victimes et la mobilisation des fonds et des partenaires pour la réinsertion socio-économique des victimes.

 

Bakary M Coulibaly

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