C’est ce matin que devra avoir lieu une marche de protestation contre l’abolition de la peine de mort. C’est une initiative encore une fois de Modibo Sangaré, qui continue à prétendre que l’abrogation de la peine capitale est une atteinte grave aux fondements de l’islam. Il compte s’appuyer sur les militants des formations de l’opposition pour réussir sa démonstration de force. Une complicité qui témoigne de la fuite en avant de l’opposition dont aucun membre n’a daigné se prononcer sur un sujet aussi important que celui actuellement débattu au niveau de l’Assemblée nationale.
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En effet, le silence des opposants au président Amadou Toumani Touré est troublant et fait croire à leur adhésion à l’initiative de certaines organisations islamiques. D’ailleurs, de sources concordantes, Modibo Sangaré, qui s’est trouvé une occasion d’être sous les feux de l’actualité et surtout de s’attirer la sympathie et les pétrodollars de pays islamiques, a le soutien du Front pour la Démocratie et la République dont des militants devront participer à la marche d’aujourd’hui, histoire de grossir les rangs des anti-abolitionnistes et d’entretenir l’illusion que les Maliens sont contre l’initiative du président, comme a déjà essayé de le faire un de ses journaux dans un sondage publié hier matin. Cette attitude de Tiébilé Dramé et alliés est irresponsable à plus d’un titre car ils n’ont jamais voulu se prononcer sur un sujet qui est du ressort de la politique et non de la religion pour ceux-ci qui oublient que le Mali est un pays laïque. Leur fuite en avant est mise à nu par les réponses de certains d’entre eux sur le sujet de l’abolition de la peine de mort. « Nous sommes pour l’abolition de la peine de mort, mais nous sommes contre la démarche du président de la République » dit un des ténors du FDR et du Parena interpellé par rapport à l’islamisation du débat. Encore une fois, les diables de l’opposition se réfugient dans le détail.
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Mais ils ont peur de donner leur avis publiquement par peur d’une part, de se mettre sur le dos les pseudo-islamistes et de l’autre les organisations de défense des droits de l’homme, leurs alliés habituels dans la campagne de dénigrement du régime actuel. A plusieurs occasions, Tiébilé Dramé et compagnie se sont fait l’écho des récriminations et surtout des jugements négatifs des institutions et organismes internationaux contre le Mali. Avant et pendant la campagne présidentielle, les candidats du FDR ont régulièrement évoqué le rapport du PNUD qui classe à tort le Mali avant-dernier pays au monde en matière de développement. Ils ont continué la campagne de dénigrement en apportant leur soutien à la Fédération Internationale des Droits de l’Homme qui prétendait que les Maliens ne bénéficient que de la poussière de l’exploitation de l’or. Ils sont allés pour certains jusqu’à distribuer le rapport qu’une journaliste indépendante a rédigé après seulement 8 jours d’enquête sur le terrain. Ce sont eux aussi qui ont ventilé le livre moyenâgeux ATTcratie en vendant des centaines d’exemplaires lors de différentes sorties.
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Leur soutien à la marche d’aujourd’hui n’est donc que la suite logique d’une stratégie de diabolisation du pouvoir mise à jour depuis maintenant deux ans. C’est un autre camouflet qui les attend après la déculottée monumentale infligée à eux par le peuple lors des dernières élections présidentielle et législatives.
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L’instrumentalisation de l’abolition de la peine de mort est leur dernière trouvaille pour se refaire une santé auprès des Maliens après tant de déboires de 2002 pour le premier et 2007 pour le second. M. Dicko faisait partie de ces pseudo-religieux qui ont tenté d’embarquer dans leur deal politico–financier de 2002 quand, après des tractations avec un opérateur économique de la place dont l’oncle était a la fois membre de l’Amupi et responsable du Rassemblement pour le Mali, lui et ses complices ont appelé à voter pour le candidat IBK. Il a fallu à l’époque la pression de certains ambassadeurs et la révolte de nombreux autres imams pour qu’ils reviennent sur leur consigne de vote. Depuis cette déconvenue, le bonhomme avait disparu de la circulation. Pour son compère, son dernier revers remonte à avril 2007 lors de la dernière présidentielle, quand il fut incapable de remplir toutes les conditions de la candidature. Avec sa morgue, il s’est confiné dans un mutisme total en attendant une nouvelle occasion d’abuser le peuple malien. Il croit la tenir avec la prochaine abolition de la peine de mort qui ne sera que la formalisation d’une situation de fait, d’autant plus les dernières exécutions dans notre pays remontent à près de 30 ans soit à août 1980, avec celle des coupeurs de tête. Leurs arguties sont battues en brèche par le fait, car en empêchant l’abolition de la peine capitale, ils ne rendent aucun service à l’islam dont les principes et les règles en la matière se trouvent justement violés par les fautes qui entraînent actuellement la peine de mort au Mali. Concrètement, ce que dit le saint Coran en la matière est totalement différent des textes de notre Code pénal.
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Contrairement à une opinion souvent admise, qui estime que la peine de mort a un effet dissuasif, au Canada, l’abolition de la peine de mort, depuis 1975, a permis une chute de 40% du taux de la criminalité. Cet exemple illustre, à l’instar d’autres pays, que l’abolition de la peine de mort constitue un facteur déterminant de réduction de l’intolérance et de la criminalité. De même, proportionnellement, elle touche souvent davantage les pauvres et les membres des minorités raciales, ethniques et religieuses que le reste de la population. En outre, la peine de mort, qui constitue la source des erreurs judiciaires (car l’être humain étant faillible, le risque d’exécuter des innocents ne peut être écarté), l’homme estime que la sentence de la peine de mort est un moyen de répression politique, utilisé pour faire taire à jamais les opposants ou pour éliminer les personnes « gênantes » sur le plan politique.
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Tiébilé Dramé, partageant toutes ces opinions défendues par l’ONG Amnesty international dont il fut d’ailleurs l’un des leaders, fait actuellement le mort en trahissant ainsi ses convictions. Un crime intellectuel qu’il préfère aujourd’hui au soutien à une initiative d’ATT contre qui il n’a désormais que de la haine et rien que de la haine parce que tout simplement la Justice lui a demandé des comptes sur la gestion des fonds publics confiés à lui pour l’organisation du sommet Afrique-France de décembre 2005 à Bamako. Et cette haine finira par le tuer, politiquement bien évidemment.
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Abdoulaye Diakité
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