C’est une certitude, la crise que notre pays a connue à occasionner plusieurs cas de violations des droits de l’Homme. Mais, le hic est que malgré les bourreaux soient connus, ils ne sont pas inquiétés. C’est ce qui justifie la publication d’un rapport accablant par le Réseau des défenseurs des droits de l’Homme dont le contenu a été partagé avec les médias samedi dernier à la Maison de la presse.
Le secrétaire exécutif d’Amnesty international, Saloum Traoré, l’un des rapporteurs, Mamadou Diarra, et d’autres pénalistes ont donné des précisions sur les différents crimes et exactions commis dans le Nord tout comme le reste du pays.
Pour réussir le travail de terrain, le Réseau a mis en place 4 groupes thématiques. La démarche vise à disposer d’une base de données des violations des droits humains dans les régions de Ségou, Mopti, Gao, Tombouctou, Kidal et le district de Bamako et de Kati en vue d’une justice transitionnelle réussie.
Il est attendu que les preuves de violations des droits humains soient enquêtées, documentées et préservées. Aussi que les autorités nationales seront amenées à mettre en œuvre les mécanismes de la justice transitionnelle. De même que les victimes puissent bénéficier des actions de la justice transitionnelle.
Au cours de l’enquête menée par le Réseau dans les zones concernées, plusieurs types de violations des droits humains ont été recensés. Mais les violations les plus fréquentes ont été celles relatives à l’atteinte à l’intégrité physique et à la maltraitance psychologique.
On peut retenir les cas flagellations, des coups et blessures et des scènes d’humiliations vécues par les populations. Les enquêtes révèlent que les femmes et les jeunes filles ont été particulièrement ciblées par les occupants. Elles ont connu toutes sortes de sévices et de privations. Le rapport a consacré une place importante aux cas de tortures et de disparitions forcées perpétrées à Kati par les hommes du CNRDRE (ex-junte dirigée par le capitaine Amadou Haya Sanogo).
Pour arriver à ces résultats, prés de 500 victimes ont été interrogées et la finalité est de porter plainte contre les présumés auteurs de crimes et exactions. Le Réseau des défenseurs des droits humains, qui regroupe 30 associations et organisations de la société civile malienne, est appuyé dans ce projet de lutte contre l’impunité conjointement par ABA ROLI/Freedom House.
Alpha M. Cissé