Libération du chef du tribunal islamique de Tombouctou : Des organisations de défense des droits de l’homme désapprouvent

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On se souvient qu’à la veille du début de la rencontre d’Alger, le Gouvernement malien et les groupes armés du nord avaient procédé à un échange de prisonniers, dans le but de taire la tension de part et d’autre et d’entamer les pourparlers avec plus de confiance réciproque. Cet échange a concerné 87 prisonniers dont 45 soldats maliens capturés à Kidal lors des affrontements du mois de mai dernier et 42 prisonniers membres des groupes armés. Ces échanges se sont passés, apparemment, à la satisfaction des deux parties.

Mais les mouvements armés, comme à leurs habitudes, ont exigé de la partie malienne une autre concession qui est la libération de Ag Alfousseyni Houka Houka, ancien juge islamique de Tombouctou, qui avait été arrêté le 17 janvier 2014 par les Forces Armées Maliennes (Fama), pour son rôle présumé dans la commission de violations graves de droits humains.

Ce personnage important d’Ançar-Dine dirigeait à Tombouctou le tribunal islamique qui a ordonné, entre autres, des amputations, des lapidations, des flagellations et des arrestations arbitraires au cours des dix mois durant lesquels le nord du Mali était sous le contrôle des groupes islamistes. Les autorités maliennes ont cédé à cette exigence en libérant l’ancien tortionnaire des habitants de Tombouctou le 15 août 2014. Cette libération politique s’apparente à une véritable atteinte à l’indépendance de la justice et une violation flagrante des droits des victimes à la justice et à la vérité.

C’est pourquoi la Fédération Internationle des ligues des Droits de l’Homme (Fidh) et son antenne malienne, l’Association Malienne des droits de l’Homme (Amdh) ont tenu à rappeler aux autorités maliennes qu’il ne peut y avoir de paix juste et durable sans une véritable lutte contre l’impunité de tous les auteurs des graves violations des droits humains commises pendant la crise au Mali.

Soulignons que les victimes de violations graves des droits humains lors du conflit au nord du Mali, en 2012, s’étaient constituées parties civiles et s’étaient faites accompagner par la Fidh et l’Amdh. C’est donc à juste raison que Maître Patrick Bandouin, président d’honneur et responsable du groupe d’action judiciaire de la Fidh déclarait: “aucune nation, aucun peuple qui a souffert de graves crimes contre l’humanité ne peut prétendre à la réconciliation, à la paix et ou développement durable sans une justice saine, équitable et luttant efficacement contre l’impunité”.

La Fidh et l’Amdh, en collaboration avec d’autres organisations de défense de droits humains au Mali, s’apprêtent à adresser aux autorités maliennes un mémorandum en faveur d’un accord de paix respectueux des droits des victimes à la justice.

Rassemblés par Mamadou GABA

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2 COMMENTAIRES

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