Les populations se prononcent sur le projet d’abolition de la peine de mort

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Bakary Coulibaly, Juriste : « Le droit à la vie est un droit fondamental de l’homme »

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Chacun a droit à la vie, quel que soit l’acte qu’il a eu à poser, il y a beaucoup d’autres peines qu’on peut lui appliquer. Nous devons évoluer et bannir la peine de mort de nos juridictions. La guillotine est d’un autre age, à présent il s’agit de préserver la vie des gens. Il est important de retenir que le droit à la vie est un droit fondamental de l’homme.

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Mohamed Aguissa Ag Oyé, infirmier : « Rien ne l’obligeait »

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Contrairement au code de la famille pour lequel les femmes ont mené un combat acharné, rares sont les organisations des droits de l’homme qui ont activement milité en faveur de l’abolition de la peine de mort au Mali. Et à la grande surprise de tous, ATT annonce son projet d’abolition de la peine de mort, à la veille du 22septembre dernier. Rien ne l’obligeait à prendre un tel engagement. Cela va créer des polémiques dont on n’a pas besoin. Il s’est mêlé de quelque chose qui ne le regarde pas.

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Sidi Oumar Keita, Etudiant « C’est un garde-fou qu’ATT veut lever »

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Il y a près de deux décennies que la peine de mort n’est pas appliquée chez nous au Mali. C’est une mesure dissuasive dont je ne vois pas la nécessité de son abolition. C’est un garde-fou que ATT veut lever je ne sais pas pourquoi. Son maintien permet d’amenuiser l’ardeur des malfaiteurs. En ce moment nous n’avons pas besoin de ce débat.

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Fatoumata DICKO, Sage femme « ATT doit revenir sur sa décision »

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Le Président doit revenir sur sa position pour éviter que ça ne dégénère. Au moment opportun, c’est d’une seule voix que le peuple malien demandera l’abolition. En ce moment précis l’opinion n’est pas préparée à cela. Il n’y a aucun problème à revenir sur cette décision. Que Dieu adoucisse les cœurs et les esprits.

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Elhadj Oumar Ibrahim, Imam « La violence n’est pas la solution à ce problème »

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Toutes les manifestations qui ont été organisées ont été réprimandées dans le sang, les femmes et les enfants se sont vu brutalisés pour avoir dit non à l’abolition de la peine de mort. Certains d’entre eux sont dans un état grave pour avoir exercé un droit que garantissent nos lois. Cette répression aveugle et barbare d’un autre âge n’est pas la solution. C’est une erreur que de vouloir abolir quelque chose qui n’est pas appliqué depuis des décennies. Il ne sert à rien que de vouloir plaire à l’Occident. Au lieu de cela, il faut œuvrer pour la cohésion sociale. Nous restons mobiliser pour que cette abolition ne soit pas.

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Dramane Traoré, Topographe « C’est un problème très sensible »

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Ce problème est très sensible plus qu’il ne parait, et risque de créer des troubles à cause des interprétations qu’il pourra susciter. A vrai dire les autorités doivent faire en sorte que ce débat n’ait pas lieu maintenant et éviter des troubles inutiles.

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Elhadj Daouda Mariko, Marabout « Œil pour œil, dent pour dent »

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Quelqu’un qui ôte la vie n’a d’autre châtiment que la peine de mort. Si nous nous amusons à abolir cette peine, il risque d’avoir des problèmes, car les parents du défunt seront tenté de se venger ; ainsi de suite et la spirale de vengeance risquera d’exterminer certaines familles. Pour éviter des drames prévisibles, il serait important de revenir sur cette décision. Evitons au Mali d’être une jungle où l’homme devient une proie pour l’homme.

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Diakaridia Sanogo, Médecin « La peine de mort doit être rayée de la Justice »

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Rien ne peut justifier le fait d’ôter la vie même à un malfaiteur. Je félicite le chef de l’Etat pour cette décision sage qu’il a eu à prendre, ce qui est une avancée pour le Mali en matière de droits humains. Je ne comprends pas le sens de tout le bruit qui se fait autour de cela. D’autant plus que la dernière peine appliquée date de deux décennies, il n’y a aucun problème à l’abolir.

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Seydou Diarra, Hydraulicien «  Nous allons vers le règne l’impunité »

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Cette décision du chef de l’Etat risque de nous amener vers un Etat où l’impunité règne, où les gens risquent de se rendre justice. Si la peine de mort est abolie, notre pays risque de devenir une jungle. Que Dieu préserve notre bau pays.

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Propos recueillis par Akhimy Maïga

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23 novembre 2007

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