Le ministre de la Justice lors du Forum des directeurs de publication : «Chaque jour, j’apprends que des gens sont en prison sans qu’ils ne sachent pourquoi»

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 Ministre malien de la Justice, Garde des sceaux, M.Mohamed Ali Bathily
Ministre malien de la Justice, Garde des sceaux, M.Mohamed Ali Bathily

Le ministre de la Justice, Garde  des Sceaux, Me Mohamed Ali Bathily, est décidé à assainir le secteur judiciaire de notre pays. La mise sous mandat de dépôt de quatre magistrats et deux auxiliaires de justice constitue un bel exemple illustrant cette volonté politique des nouvelles autorités du Mali.

 

 

 

Au cours de la 2e édition du Forum des directeurs de publication, tenu le samedi dernier au Centre Djoliba, le nouveau ministre de la Justice a largement évoqué les réformes judiciaires qu’il compte entreprendre dans ce secteur. Mais très vite, l’arrestation de quatre magistrats et de deux auxiliaires de justice et celle du général Sanogo  ont dominé les débats. Il a expliqué  comment ces hommes de droit ont pu se rendre coupables de concussion et de  faux  et usage du faux. En effet, Mohamed Ali Bathily a fait savoir aux hommes de média qu’il a  reçu des lettres  de la part des justiciables pour lui signifier ce dont ils sont victimes tout en précisant qu’ils ne savent plus où aller. Parce que, a-t-il expliqué, « les procédures sont  dans une sorte d’impasse, elles risquent de disparaître  dans une connivence corporatiste judiciaire.

 

 

Et j’ai fait vérifier les faits par l’inspection et c’est comme cela que les choses se sont passées. Sans aller dans les détails, je vais vous dire que cette procédure avait mal débuté, parce que l’identité véritable des protagonistes avait changé. Le juge n’avait pas voulu inscrire les protagonistes du procès sous leurs vrais noms. Il a dissimulé les  vrais noms. Quand une procédure commence ainsi et que le  justiciable vous dit « j’ai peur d’être victime d’une sorte de braquage judiciaire où mon identité et mes biens disparaissent » on peut aisément deviner la suite. Donc, on a déféré les  faits à l’examen de l’inspection qui a amplement prouvé que le justiciable avait raison. C’est  ce que j’ai fait. Ce n’est pas moi qui ai choisi la concussion, le faux et usage du faux».  Avant d’ajouter que c’est le notaire qui lui avait écrit pour l’informer des  faits, selon lesquels ou il paie sinon il va en prison. «Il a été appelé  sans qu’on mette sur la convocation les raisons de son assignation. Il arrive, il trouve son mandat de  dépôt et on dit qu’on ne l’écoute pas», a-t-il déclaré.

 

 

Profitant de cette tribune, il a expliqué l’opportunité du mandat de dépôt: «le mandat n’est  pas fait pour entraver la liberté. Parce qu’au stade de l’instruction, on dit que l’inculpé est présumé innocent. Donc, ce n’est pas une culpabilité qui est  sanctionnée, c’est la garantie de la présence lorsqu’elle fait défaut qui est sanctionnée». Il a également martelé que la justice  ne marche pas. Avant de souligner une volonté chère au Président de la République qui veut  que le changement soit porté par la Justice. Pour le ministre, tant qu’il n’y a pas de justice dans notre pays, la situation ne changera pas. Il a aussi évoqué les raisons du délitement de l’Etat malien. Pour lui, cet état de fait est dû à l’image que les populations ont de la justice. A titre  d’illustration, il a pris l’exemple de Churchill quand ce dernier venait au pouvoir en Angleterre et qu’on lui a  fait savoir que le pays s’est écroulé, il leur a demandé : « Et  la Justice ? ». On lui a répondu : « elle tient débout ». Et lui de répliquer : « Alors,  l’Angleterre se relèvera ». Parce que, pour lui, un pays où il y a la justice se relève toujours  des catastrophes.

 

 

Le ministre Bathily de déclarer qu’il aimerait entendre les responsables de la justice dénoncer le trafic d’influence autour des mandats. Car, a-t-il déploré, les gens sont mis en prison, juste parce que, des fois, de riches opérateurs sont allés voir des magistrats pour leur dire : «mets-moi celui-là en prison». Avant de regretter que tous les jours il reçoit des lettres des justiciables pour lui dire qu’ils sont en prison sans qu’ils ne sachent pourquoi. Ils  disent pour la plupart ceci : «Je suis en conflit avec tel grand opérateur économique et on m’a appelé et je suis placé sous mandat depuis 5 mois sans que je ne sois interrogé». Pour lui, si on veut guérir la Justice, il est grand temps qu’on se penche sur le bon fonctionnement de la Justice.

 

 

Youssouf Diallo

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5 COMMENTAIRES

  1. Monsieur Le ministre de la Justice est ce que vous avez la certitude que les Magistrats qui ont faits l’objet d’un mandat de dépôt ont été interrogés??????. Je ne crois pas du tout alors que la lois est bien claire avant de mettre quelqu’un sous mandat de dépôt il doit être Interrogé. Donc Monsieur le Ministre qui veut appliquer la loi, demandé aux magistrats qui ont en charge de l’affaire de leurs collègues s’ils sont été interrogés. Que la vérité triomphe.

  2. Monsieur le journaliste relisez votre article car ce n’est pas le notaire qui fait la signification mais plutôt l’huissier.cela prouve que vous ignoriez Monsieur le journaliste le rôle d’un notaire et d’un huissier. Donc vous aviez beaucoup à apprendre donc il n’est jamais tard pour le faire.

  3. La justice commence par l’assainissement de l’appareil judiciaire. Continuer Mes excellenceS le président de la république, le premier ministre, le ministre de la justice et les autres membres du gouvernement à être transparents, corrects et rigoureux professionnels. La nouvelle proposition de loi sur la corruption et l’enrichissement illicite au Mali doit être votée après la mise en place de la nouvelle assemblée nationale. Il y a beaucoup de maliens qui ne croient pas à la volonte des nouvelles autorités à lutter convenablement contre la corruption et l’injustice. Moi je crois fermement à nos nouvelles autorités. Le peuple malien compte sur vous ne le déçoit pas. D’aucuns pensent que les nouvelles autorités ne font que parler, vous vous devez de montrer le contraire. Il faut que le peuple malien est foi en son pays. Mes excellences vous seriez sous de préssions énormes des mêmes maliens qui demandent la justice, ils vont demander d’être indulgents ne soyent, montrez vous ferme.

  4. Du courage Monsieur le Ministre, C’est un travail très difficile voir délicat que le Président de la République vous a confié, Mais au nom de la Justice pour tous, vous aviez la bénédiction de Dieux et de vos ancêtres ne reculé devant rien au nom de la Justice.
    Que le seigneur vous bénice

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