L’association malienne des droits de l’homme (AMDH) et la fédération internationale des ligues des droits de l’homme ont tenu le vendredi 29 novembre dernier une conférence de presse sur l’impunité au Mali et la réconciliation nationale. Au cours de la dite rencontre, les conférenciers ont salué l’arrestation du général Sanogo qui constitue un pan important pour le triomphe de la vérité et de la justice.
Selon le président de l’AMDH, Me Moctar Mariko, au cours de ces 2 derniers mois, son organisation et la FIDH se sont positionnées publiquement à plusieurs reprises au regard de l’actualité afin de rappeler au gouvernement l’importance de la lutte contre l’impunité. Aussi, de respecter le principe de la séparation des pouvoirs en laissant la justice faire son travail en toute indépendance. C’est ainsi que dans l’affaire des bérets rouges disparus, elles saluent les efforts accomplis par le gouvernement dans ce dossier à travers l’inculpation pour complicité d’enlèvements de Sanogo et d’autres militaires.
A les croire, cet acte constitue un pan important pour le triomphe de la vérité et de la justice en ce sens qu’il vient démontrer que personne ne peut et ne doit être au dessus de la loi. “C’est une victoire pour les familles des victimes et la justice malienne dans une affaire hautement sensible. La FIDH et l’AMDH accompagnent les victimes qui se sont constituées partie civile à leurs côtés dans la procédure judiciaire, ce qui contribuera à ce que toute la lumière soit faite sur le sort réservé aux disparus”. Pour consolider ces acquis, le président de l’AMDH a exhorté les autorités à prendre des mesures idoines pour protéger les témoins et les juges chargés de cette affaire afin qu’ils puissent mener à terme leur mission.
Le directeur du bureau Afrique de la FIDH a dans son intervention salué les efforts du gouvernement qui dans le cadre de la réconciliation nationale, projette de restructurer et de reformer la commission dialogue et réconciliation en commission dialogue, vérité et réconciliation.
Selon M.Geel, la réconciliation doit venir par la voix des victimes et elle ne doit en aucun cas se faire sur leur dos. Cette commission, dira-t-il, sera un moyen permettant d’écouter les victimes de la crise du nord afin que les coupables puissent répondre de leurs actes. A le croire, il n’y a pas de réconciliation sans justice. Et il est attendu de la commission de faire des recommandations susceptibles d’instaurer un Etat capable de garantir les droits des citoyens, a poursuivi le directeur du bureau Afrique de la FIDH.
Pour la coordinatrice du groupe d’action judiciaire de la FIDH, avocate des victimes, Clémence Bectarde, au jour d’aujourd’hui, les inculpations faites dans l’affaire des bérets rouges se chiffrent au nombre de 4 dont celle de Sanogo. A ses dires, l’enquête suit son cours, et d’autres inculpations sont attendues dans les jours à venir. Les conférenciers ont par ailleurs souhaité que l’enquête aille dans les deux camps à savoir le camp des bérets rouges et celui des bérets verts en ce sens que des crimes ont été commis des 2 côtés. ” La FIDH et l’AMDH vont tout faire pour que justice soit faite “ a déclaré le président de l’AMDH.
Rappelons que cette conférence de presse se situe dans le cadre du projet conjoint FIDH-AMDH intitulé ” mobiliser la société civile pour répondre à la crise des droits humains au Mali”.
Ramata S.KEITA