Guillaume Ngefa, Directeur de la division des droits de l’homme de la Minusma : ‘’Le respect des libertés reste le fondement de la paix, de la sécurité et du développement pour tous’’

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A l’occasion de la journée internationale des droits de l’homme, le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme à travers la division des droits de l’homme de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des nations unies pour stabilisation du Mali) a procédé le lundi 14 décembre 2015 au siège de la Mission Onusienne à l’Hôtel de l’Amitié de Bamako au lancement de la campagne annuelle « Nos droits, nos libertés. Toujours ». Cette activité s’inscrit dans le cadre du mandat de la Division des Droits de l’Homme de la Minusma et du Haut-commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme qui prévoit l’appui aux efforts nationaux pour la protection et la promotion des droits de l’homme. Lors de la cérémonie de lancement, le directeur de la division des droits de l’homme de la Minusma, Guillaume Ngefa a fait savoir que le respect des libertés reste le fondement de la paix, de la sécurité et du développement pour tous.

La cérémonie de lancement de la campagne était présidée par le ministre de la justice et des droits de l’homme, garde des sceaux, Mme Sanogo Aminata Mallé, en présence du représentant spécial adjoint du secrétaire général des Nations Unies au Mali, Koen Davidse, du directeur de la division des droits de l’homme (DDH), Guillaume Ngefa, du représentant du gouverneur du district de Bamako, Barou Guindo et d’autres personnalités. A travers cette campagne, la DDH entend appuyer le Mali dans la réalisation de ses engagements en faveur des droits, économiques, politiques, sociaux, civils et culturels, contractés à travers la ratification du pacte international relatif aux droits civils et politiques et du pacte international relatif aux droits sociaux, économiques et culturels dont l’humanité célébrera les 50 ans en 2016. Ces deux documents constituent, avec la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Charte internationale des droits de l’homme qui énonce les droits civils, culturels, économiques, politiques et sociaux reconnus à tout être humain dès la naissance. Dans ses mots de bienvenu, le directeur de la DDH, Guillaume Ngefa a fait savoir que les libertés énoncées dans ces documents cités dessus sont universelles. Elles valent pour tout le monde et partout. Ni les pratiques traditionnelles, ni les normes culturelles ne peuvent justifier leur privation. A l’en croire, ces libertés concernent les fondements de l’existence : liberté de vivre à l’abri de la peur et du besoin, liberté d’expression, liberté de penser, de conscience et de religion. Le monde, souligne-t-il, a changé depuis l’adoption des deux Pactes par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1966. « De toute évidence, de nombreux défis subsistent. Les auteurs des Pactes ne pouvaient guère imaginer l’émergence de problèmes tels que la protection de la vie privée dans le monde numérique, les mesures anti-terroristes ou les changements climatiques, mais le respect des libertés reste le fondement de la paix, de la sécurité et du développement pour tous », a-t-il dit. Pour sa part, Koen Davidse de la Minusma a indiqué que la célébration de la journée des droits de l’homme (10 décembre de chaque année)  en 2015 se déroule dans un contexte national, régional et international très particulier. Car, dit-il, les efforts en faveur de la pleine réalisation des droits civils et politiques et des droits économiques, sociaux et culturels sont, aujourd’hui, menacés par les crises multidimensionnelles. Quant au ministre de la justice, Mme Sanogo Aminata Mallé, elle a déclaré que le thème « Nos droits, nos libertés. Toujours » donne l’occasion de poser des actes concrets pour magnifier la dignité, la liberté et l’égalité de tous. Avant d’ajouter que tous les droits de l’Homme sont primordiaux. « Mais, dans le contexte actuel certains d’entre eux ont un retentissement particulier. Il s’agit notamment du droit à la vie et à l’intégrité physique. Ce droit, dont nul ne conteste qu’il soit le premier de tous les droits naturels de l’Homme, est aujourd’hui le plus menacé. Des individus sans foi ni loi répandent la terreur et la désolation à travers le monde par des actions terroristes, causant la mort de paisibles citoyens. Certaines victimes subissent des mutilations graves. Nous sommes tous meurtris face à cette vague de violences barbares et gratuites », a-t-elle dit. Selon elle, à cause de la crise que le Mali a connu, des centaines de milliers de nos compatriotes ont été obligés d’abandonner leurs terres pour se réfugier ailleurs, le plus souvent hors du territoire national. « Jamais au Mali, les droits humains ne furent autant fragilisés. Certes, nous avons réalisé des avancées notables dans le rétablissement de la paix et de la sécurité avec le soutien de la communauté internationale. Mais, il reste encore du chemin à parcourir pour la restauration de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire », a dit le ministre. Et de poursuivre que le Mali, qui a ratifié les deux pactes, continue à œuvrer pour la protection et la promotion des droits de l’homme. En plus des différentes allocutions sur les droits de l’homme, la journée de célébration fut agrémentée par l’interprétation d’articles par les élèves du club droit de l’homme de Bamako de la déclaration universelle des droits de l’homme (Dudh), par un sketch  et la projection des films sur les droits de l’homme, par la prestation d’artistes et enfin par la visite des stands. Et le stand du Rmdh (Réseau Medias et droit de l’homme) et de la Comaddh (Coalition des défenseurs des droits humains) avec leurs produits étaient perceptibles.

Aguibou Sogodogo

 

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