De frasques en bourdes, Mohamed Ali Bathily cumule les actes contre nature qui risquent de mettre bientôt la République en ébullition. Le ministre de la justice a engagé une guerre ouverte contre la magistrature de son pays et ne manque aucune tribune pour dénigrer ce corps stratégique dans la bonne gouvernance et le développement d’un pays.
Aujourd’hui, le garde des sceaux condamne des milliers de détenus à rester en prison en prenant en otage la Cour d’assises de Bamako pour un problème personnel avec le procureur général de la Cour d’Appel, Daniel Tessougué. Déjà, des bruits de révolte seraient perceptibles dans les geôles et des risques de mouvements des prisonniers sont à craindre. Mohamed Ali Bathily en sera le seul et unique responsable.
De l’avis général, Mohamed Ali Bathily est sans conteste la mauvaise graine de l’équipe Oumar Tatam Ly. Une graine qui est en passe de pourrir non seulement l’action gouvernementale (déjà en mal de visibilité), mais aussi le régime d’IBK, sous sérum depuis 6 mois.
En effet, le ministre de la justice ne trouve aujourd’hui d’autres ennemis sur terre que ses collaborateurs-subordonnés les plus proches et, certainement, les plus importants, à savoir les magistrats ; ces juges qui peuvent illuminer de leurs actes son action à la tête du département de la justice, ou tout simplement l’éteindre définitivement. Le garde des sceaux vilipende les magistrats à tout bout de champ, et il profite de toutes les occasions, s’il n’en crée lui-même, pour affirmer « l’irresponsabilité des juges ». Il crie sur tous les toits et sur la place publique que « les magistrats maliens sont corrompus » ou encore que « les magistrats maliens sont de simples quincaillers avec des produits sans prix fixe ». Il répète partout que « c’est à cause du comportement irresponsable des juges, qui n’appliquaient pas la loi, que les Djihadistes sont venus pour appliquer la charia au Mali ».
De tels propos, qui reviennent en leitmotiv de la bouche du deuxième magistrat de la République, ne sont pas de nature à rassurer les investisseurs, les bailleurs de fonds et les partenaires techniques et financiers, confient certains diplomates à des hauts responsables.
Cette guerre ouverte avec tout le corps de la magistrature est pimenté par un bras de fer entre le ministre Bathily et certains magistrats. Le cas le plus retentissant, c’est son duel à mort avec le procureur général près la Cour d’appel, Daniel Tessougué.
Dans ce combat, il y a eu un premier épisode qui s’est soldé par la victoire éclatante du procureur Tessougué dans l’affaire dite de « Adama Sangaré » et dont votre bihebdomadaire s’était largement fait échos. Le PG avait mis à terre Bathily qui s’était embourbé dans un dossier qu’il ne maîtrisait pas. Son seul but était d’amener Daniel Tessougué à commettre une erreur de justice.
Mohamed Ali Bathily n’a jamais digéré ce qu’il considère comme un affront face à un subordonné, certainement « trop populaire à son avis ». C’est pourquoi, le garde des sceaux prend aujourd’hui en otage la Cour d’assises de Bamako, initialement prévue pour s’ouvrir depuis lundi dernier. En effet, le ministre refuse catégoriquement de valider le document des assises et de débloquer le budget nécessaire à la tenue de la 1ère session de la Cour d’assises de Bamako. Puisqu’il refuse de s’expliquer sur ses motivations, la raison officieuse avancée serait que « tant que Daniel Tessougué demeure à son poste de procureur général, les assises ne se tiendront pas », parce que (et c’est le plus ridicule) « les discours de Tessougué sont très attendus ».
Pour les collaborateurs du procureur, le refus du ministre saute aux yeux. Car, en début d’année, le PG a informé le ministre de son souhait de faire, au cours de l’année, cinq (5) assises pour évacuer quelques 500 dossiers, qui verraient jugées entre 600 à 1000 personnes. Cela permettra non seulement de situer sur leur sort les détenus présumés toujours innocents, mais aussi de décongestionner tant soit peu les prisons, s’il y a lieu.
Le ministre et le procureur étant tombés d’accord sur le principe, celui-ci lui envoie, le 8 janvier, la lettre avec le projet de budget, en précisant que la 1ère session se tiendra le 24 février.
Depuis, poursuivent nos sources, le contact est resté entre Tessougué et Bathily afin que ce dernier diligente le dossier. Mais, celui-ci n’a bougé d’un iota.
Le 28 janvier, le PG a envoyé une autre lettre pour attirer l’attention du ministre sur la nécessité de donner suite au dossier au risque de sortir des délais. Mais en vain. Au même moment, la Cour d’appel avait déjà apprêté environ 120 dossiers, envoyés aux différentes parties prenantes aux assises.
Par ce comportement anti fraternel du ministre Bathily, la Cour d’assises de Bamako est reportée sine die condamnant plus d’un millier de prisonniers à rester en détention préventive. Ceux-ci, qui étaient déjà informés par leurs avocats de la date des assises, commencent à s’activer dans les cellules. Il faut dès lors que ces grincements de dents ne dégénèrent pour se transformer carrément en mouvements dans nos prisons. Qui en serait responsable ? : Mohamed Ali Bathily.
Selon les magistrats, le ministre Bathily n’a aucun programme connu, à l’exception de sa chanson préférée : « les magistrats maliens sont corrompus ». Et selon eux, si le président de la République ne met pas fin à ce morceau, les pas de danse qui en résultent fragiliseront son régime. A IBK de décrypter ce message.
La rédaction
Je peux me tromper mais il me semble que Mr Bathily ne sait pas trop comment se debarrasser de ses collaborateurs juges competents par tous nos partenaires internationaux. Il vise a asseoir sa propre facon de faire, en realite faite de magouilles et servie par des hommes de mains. Le pauvre citoyen qui n’est pas au fait de ces details croirai qu’il travaille a l’assainissement de la justice. Je me suis mefie de ce mr depuis le debut et connaissant son parcours depuis la dictature de Moussa, j’invite les Maliens a davantage de clairvoyance. Durant toute la carriere de l’actuel PG, il n’a beneficie que d’eloges et de reconnaissance de competence qui devrait faire la fierte de notre pays. Qu’il devienne subitement l’irresponsable selon Bathily m’etonnerait. J’attends qu’il me le demontre techniquement pas par des expressions creuses.
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