Front social : Marche de protestation contre le pouvoir

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Demain mardi, 13 novembre 2007, une marche de protestation aura lieu à Bamako contre la gestion du Mali par «le régime corrompu et corrupteur d’Amadou Toumani Touré», a laissé entendre samedi dernier Modibo Sangaré, président du parti d’opposition UNPR (Union nationale pour la renaissance). Les marcheurs partiront de la Bourse du Travail à partir de 9 heures pour se rendre à l’Assemblée nationale où ils remettront un mémorandum au président de cette institution.

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L’annonce de cette manif a été faite lors d’une conférence de presse organisée au siège du parti. Selon Modibo Sangaré, c’est pour que la presse soit témoin des actes inadmissibles que le pouvoir actuel est en train de faire contre la démocratie et contre son parti que l’initiative de cet échange avec les journalistes a été prise. «La démocratie malienne est en danger de mort par la faute d’Amadou Touma-ni Touré», a annoncé Modibo Sangaré.

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Pour étayer ses déclarations, le président de l’UNPR a rappelé les multiples tentatives gouvernementales pour le faire taire lorsqu’il a pris la décision de combattre le projet de loi contre l’abolition de la peine de mort au Mali et la reforme du code de la famille. Ainsi, M. Sangaré a affirmé que le pouvoir a essayé en vain de monter le Haut conseil islamique contre lui après la conférence que son parti a organisée il y a environ 3 semaines. Dans un premier temps, a-t-il révélé, «le ministre de l’administration territoriale a contacté le Haut conseil islamique pour se plaindre de nos activités politiques. Ensuite, c’est le premier ministre en personne qui a pris contact avec le même Haut conseil pour la même raison».

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Lors de l’échange avec les journalistes, Modibo Sangaré a vivement critiqué la mauvaise gestion des affaires publiques par ATT et les siens. Au sujet du problème de l’École, c’est le gaspillage des ressources du contribuable et particulièrement la corruption du système éducatif qui dérange l’opposant. Il a fustigé, entre autres, l’incapacité du pouvoir à orienter les diplômés du DEF, l’absentéisme de certains enseignants du supérieur qui cumulent plusieurs fonctions parfois sans être inquiétés ni évalués par les autorités.

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D’après les constats du patron de l’UNPR, la cherté de la vie au Mali serait aussi due à l’incompétence des gouvernants. «Tout devient cher de plus en plus au Mali depuis les 6 dernières années et personne ne dit non. Ce qui a étonné Moussa Traoré (ex – président de la République NDLR) est que tout convient aux Maliens», a rappelé l’orateur qui s’inquiète de l’attentisme de ses compatriotes.

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S’agissant de la crise du nord, c’est également l’incompétence de nos chers dirigeants qui est pointée du doit. «Le pardon à répétition est une faiblesse», a laissé entendre Modibo Sangaré, paraphrasant un homme politique. Pour lui, il n’y a rien à négocier avec ceux qui se révoltent contre l’Etat. Bahanga et tous les autres rebelles doivent être mis aux arrêts et punis conformément aux lois.   

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Le président de l’UNPR a également dénoncé le fait que les autorités ont tout fait pour que son parti ne puisse avoir aucune salle à Bamako pour son meeting du 4 novembre 2007 et la conférence de presse qu’il avait voulu organiser.

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Pour mémoire, au cours de la dernière grande rencontre de l‘UNPR sur le projet de loi controversé portant abolition de la peine de mort, des militants avaient clairement demandé au chef de l’Etat de partir du pouvoir. En réalité, le parti de Modibo Sangaré estime que l’abolition de la peine de mort est non seulement contraire aux croyances du Mali mais qu’il serait prématuré de l’introduire chez nous, car le peuple n’y est pas préparé psychologiquement. Le conférencier a aussi précisé qu’il sait que cette abolition est l’une des conditions d’octroi du 10è FED et donc elle est imposée par l‘extérieur.

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Ce n’est pas seulement aujourd’hui que l’UNPR a choisi de critiquer le pouvoir du président Amadou Toumani Touré. En 2002, son président avait dénoncé le caractère anti-démocratique de la lettre de cadrage du général président. Et beaucoup plus tard, lors d’une interview, il l’avait désigné comme un dictateur. Pour sûr, les jours à venir vont être remarquables sur le plan politique. Le pouvoir ATT va-t-il revoir sa démarche dans le processus engagé ? La suite du bras de fer va-t-il se jouer à l’Assemblée ? Sur ce sujet et sur bien de questions d’intérêt national, les soucis ne font que commencer pour les gouvernants.

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Soumaila T. Diarra 

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