Front commun des syndicats de la justice contre le ministre Bathily : Le pays en pâtira !

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Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Mohamed Ali Bathily
Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Mohamed Ali Bathily

Depuis le 1er  mars dernier les trois syndicats de la justice à savoir, le  Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM), le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLMA) et le Syndicat Autonome des Greffiers secrétaires de greffes et parquets (SYNAG) ont décidé de faire front commun contre le va-t-en guerre du ministre de la justice, Mohamed Ali Bathily contre leurs corps et promettent désormais d’agir sous la méthode « coup pour coup ».

 

 

Ce nouveau pacte des trois syndicats de la famille judiciaire présage l’imminence d’une grève de paralysie totale des juridictions du pays. Car, le ministre Bathily qui bénéficie le soutien du magistrat suprême, ne semble pas se replier dans sa  logique actuelle de caporalisation de la justice. Et les trois syndicats de la justice sont plus que jamais déterminés à ne plus se laisser faire et promettent de réagir dorénavant.

 

 

Devant les journalistes à la Maison de la Presse, les responsables des trois syndicats ont tous vigoureusement dénoncé l’instrumentalisation de la justice malienne par le politique à travers l’actuel ministre de la justice. En effet, Issa Traoré du SAM, Adama Yoro Sidibé du SYLMA et Hadia Dioumassy du SYNAG, ont déclaré que depuis son arrivé, le ministre de la justice Mohamed Ali Bathily n’a pas trouvé mieux que de déclarer une guerre ouverte à la famille judiciaire et tenir des discours populistes pendant que leurs doléances sont depuis 2007 en souffrance dans ses tiroirs.

 

 

Ils promettent à leurs militants d’agir en « coup pour coup » contre les assauts du garde des sceaux. Aux syndicalistes de déclarer que l’indépendance de la magistrature est allègrement piétinée par le ministre.

 

 

Rappelons que  le cahier de doléances des magistrats concerne, entre autres, la relecture de la loi n°02-054 du 16 décembre 2002 portant  statut de la magistrature, la concrétisation par le gouvernement des différents textes afférents à ce statut, le plan de carrière, la composition du costume d’audience des magistrats, les modalités d’installation des chefs de juridiction et de parquet, les autorités chargées de la notification.

 

 

Aussi, la tenue du conseil supérieur de la magistrature pour le déploiement de plus de 150 magistrats qui attendent leur première affectation sont autant d’impératifs que le Département de la Justice se doit  de relever.

 

 

Aujourd’hui, les raisons de la grogne entre les syndicats de la justice et le ministre Bathily sont connues de tous. En effet, à en croire aux conférenciers depuis le début du mandat d’IBK, la famille judiciaire est victime d’incessantes injonctions abusives de la part du ministre, et ce, contrairement au principe de l’indépendance de la magistrature définie par l’article 81 de la constitution.

 

 

Le ministre Mohamed Ali Bathily s’est affiché en fervent adversaire des magistrats, sanctionné par une cascade d’inculpations, sur son injonction,  de magistrats en décembre passé, la suspension de magistrats sans réunion du conseil supérieur de la magistrature, le diktat sur des hauts magistrats du parquet poussant certains à la démission, entre autres. Aussi, le blocage actuel par le ministre de la tenue de la première session d’assises de la Cour d’Appel de Bamako pour l’année 2014 en est une autre parfaite illustration de la posture adoptée par le ministre Bathily. Cette session qui devrait, juger en février, plus de 120 affaires est en souffrance pour des raisons d’humeur entre le garde des sceaux et le procureur Général, Daniel Amagouin Tessougué, privant du coup à plusieurs justiciables le droit d’être jugés et avec pour conséquence un engorgement des dossiers criminels. Selon des sources proches de la famille judicaire, le ministre aurait juré que le PG Tessougué ne jugera pas cette session.

Daniel Kouriba 

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