« Je travaille sur le site minier. Je m’occupe des autres enfants et je transporte des minerais. C’est dur. Parfois, j’ai mal au bras à cause de ça… Un jour, j’ai eu un accident. Je me suis blessé le doigt. Je voulais transporter une pierre et elle est tombée sur mon pied. On m’a transporté au centre médical. C’est arrivé il y a environ deux mois… je travaille avec du mercure. On le mélange dans une tasse et on y met le feu. Je fais ça sur le site… J’aimerais bien abandonner ce travail », tel est le témoignage poignant de Mamadou S âge estimé six ans habitant à Baroya, région de Kayes, 3 avril 2011, extrait du rapport de Human Rights Watch présenté à la presse nationale et internationale le mardi 06 Décembre 2011 à
Toujours selon ledit document avec preuves à l’appui, les estimations révèlent qu’entre 20 000 et 40 000 enfants travaillent dans les mines d’or artisanales du Mali. Tant les filles que les garçons sont actifs dans l’orpaillage traditionnel, le monde de filles et garçons étant à peu près égal. Ils travaillent dans des conditions qui entraînent des problèmes de santé à court et à long terme et qui les empêchent de fréquenter l’école. Leur droit à la santé, à l’éducation et à la protection contre le travail des enfants et les brutalités est violé au quotidien.
Les enfants sont envoyés au travail pour accroître les revenus de la famille. Bon nombre de parents travailleurs sont orpailleurs, et souvent, ils gagnent très peu d’argent. Les orpailleurs doivent fréquemment verser de l’argent ou donner une partie de leurs minerais ou de leur or aux autorités traditionnelles ou locales, ou aux mineurs qui leur louent des machines ou qui les embauchent comme main d’œuvre. Certains orpailleurs sont également endettés, et cette pression qui pèse sur les amène à envoyer leurs enfants à la mine pour y travailler afin de renflouer les revenus familiaux.
La plupart des enfants vont à la mine avec l’un de leurs parents ou de leurs frères et sœurs, et ils travaillent à leurs côtés. D’autres, néanmoins, sont envoyés vivre et travailler avec une autre famille, selon la tradition du confiage (placement familial), ou ils vivent et travaillent par eux-mêmes. Parfois, d’autres adultes, des proches parents, voire des étrangers, profitent aussi de la vulnérabilité des enfants et les exploitent économiquement en les envoyant travailler à la mine sans les rémunérer.
Le gouvernement s’est mis en défaut de s’attaquer efficacement au travail des enfants dans les mines artisanales. Il n’a pas fait appliquer la loi actuelle interdisant les formes dangereuses de travail des enfants et ne s’est guère employé à assurer la disponibilité et l’accessibilité de l’enseignement dans les zones d’extraction minière artisanale. Il s’est pas davantage intéressé à la question de la protection de l’enfance, aux problèmes de santé liés à l’extraction minière, ni aux questions de santé environnementale liées à l’utilisation de mercure dans l’orpaillage.
Bany ZAN