Comme on pouvait s’y attendre les litiges liés au phénomène de la spéculation foncière ont dominé les travaux de la 16ème édition de l’Espace d’Interpellation Démocratique (EID). Une exemplarité de la démocratie malienne qui a été instituée sous le règne du Roi Sans Soucis, l’ancien président de la République Alpha Oumar Konaré. Les décideurs de notre pays se jettent à l’eau chaque 10 décembre pour répondre à des interpellations sélectionnées selon leur bon vouloir. Ce qui signifie que les interpellations trop complexes et compromettantes sont toujours rejetées. D’où le désintérêt du citoyen lambda qui pense que les dés sont déjà pipés. En fait, le pli des dossiers maigrit de plus en plus et des affaires restent sans suite favorable.
Sans banaliser l’EID 2011, sa Majesté Zounzani 1er, Premier magistrat de la République a préféré se rendre à Banamba pour procéder au lancement d’une route bitumée menant à Touba. Même le ministre des Transports et de l’Equipement (pourtant fortement interpellé) n’a pu participer à cette édition.
Au regard de cette 16ème édition, force est de constater que les princes du jour ont du mal à gérer les litiges fonciers. Comme dira un observateur, « C’est l’accentuation effrénée de la spéculation foncière, faisant qu’au lieu de la juste répartition des terres, nous nous sommes livrés à leur extrême marchandisation, permettant à nos camarades nouvellement nantis, de se procurer immeubles, champs et espaces de loisirs » Apparemment le ridicule ne tue plus au Mali. Après les cimetières, les places publiques, les terrains de football des jeunes, c’est le tour des concessions rurales d’être la cible des « vampires du foncier ».
En réponse à une série d’interpellations, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, a reconnu le dysfonctionnement de l’appareil administratif et judiciaire dans la gestion des litiges fonciers. « Force doit rester à la loi », a martelé Maharafa Traoré qui a promis d’examiner les cas de dérapages et d’injustice dans les jours à venir. Pourra-t-il avoir la tâche facile face au pouvoir des vampires du foncier ?
Ils sont, en tout cas, nombreux les citoyens qui ont adressé des lettres ouvertes au Général Prési ATT pour demander son soutien afin qu’ils puissent être en possession de leurs propriétés foncières injustement retirées. Mais hélas, ces pauvres demandeurs ne savent toujours pas à quel saint se vouer. M. Maïga
Les maliens sont devant un grand dilemme à savoir continuer à vivre dans l’individualisme exacerbé ou de faire en sorte que chacun trouve dans notre société sa place sans pourtant que quiconque ne soit lésé ou discriminé.L’état malien doit réorganiser les critères
d’attributions fonciers et commencé lutter sévèrement contre la spéculation.
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