Droits de l’Homme : La lutte contre l’impunité mobilise

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Droits de l’Homme : La lutte contre l’impunité mobiliseOui à la réconciliation nationale, à la paix, à l’unité du Mali. Stop à l’impunité, aux atteintes à l’indépendance de la justice, aux libérations extra-judiciaires, aux viols, à l’esclavage et  aux  violences  sexuelles. Les slogans étaient variés, hier matin, lors de la marche pacifique contre l’impunité, organisée par une coalition d’organisations et institutions de défense des droits humains. Sur d’autres banderoles, les organisateurs proclamaient que « sans justice pas de paix, ni de développement » ou encore exhortaient les pouvoirs publics à arrêter et juger Houka Houka (un juge islamique récemment libéré).

Le cortège des marcheurs est parti de la Bourse du travail pour le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme à la Cité administrative. Les organisateurs entendaient faire entendre la voix des organisations de la société civile, des institutions de défense des droits de l’homme, des victimes de violations des droits humains et de tous les citoyens préoccupés par la situation actuelle et déterminés à combattre l’impunité et défendre les droits humains.

Au département de la Justice, les manifestants ont été reçus par le ministre Mohamed Ali Bathily. « Nous, organisations et institutions de défense des droits humains, citoyens maliens, marchons aujourd’hui en faveur de la lutte contre l’impunité pour une paix et une réconciliation durables. Nous demeurons préoccupés par la situation actuelle des droits de l’homme dans notre pays à l’heure où se poursuivent à Alger les pourparlers entre le gouvernement et les groupes armés », a indiqué Saloum D. Traoré, le directeur exécutif d’Amnesty international Mali et porte-parole des marcheurs.

Saloum D. Traoré qui lisait un mémorandum, a ajouté que les organisateurs de la marche souhaitent que les négociations respectent les dispositions de la Constitution du pays et de l’accord préliminaire de Ouagadougou. Cet accord rappelle la détermination des parties à édifier un Etat de droit démocratique et prospère. L’accord garantit aussi les droits de tous les citoyens et souligne leur attachement aux valeurs de la démocratie, de la bonne gouvernance, de la justice, de la protection et de la promotion des droits de l’homme.

Après avoir reçu le mémorandum des mains du porte-parole des marcheurs, le ministre Mohamed Ali Bathily a appuyé la requête relative à l’Etat de droit. Mais, relèvera-t-il, il faut une corrélation entre l’Etat et le droit. « Les armes ont détruit notre pays. Nous sommes en train de préparer et de réparer le retour, la force et la reconstruction de l’Etat. Tous les crimes commis sont imprescriptibles. On continue toujours à juger les criminels de 1945. Notre pays ne se soustraira pas à cette règle. Aucun crime ne restera impuni », a promis le Garde des Sceaux.

Le ministre Mohamed Ali Bathily (centre) a par ailleurs rappelé que notre pays a signé un protocole d’accord avec la Cour pénale internationale (CPI)

Mohamed Ali Bathily a par ailleurs rappelé que notre pays a signé un protocole d’accord avec la Cour pénale internationale (CPI) pour confier à celle-ci les responsabilités de tous les crimes commis de mars 2012 à nos jours, avant de promettre que les revendications des marcheurs seront minutieusement traitées.

La marche était organisée par Amnesty international Mali, l’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH), la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), l’Association malienne des juristes (AJM), l’Association pour le progrès et la défense des droits des femmes (APDF),  le Groupe pivot droit et citoyenneté des femmes (GP/DCF). Ont également pris part à la manifestation la Coalition malienne pour la défense des droits de l’Homme (COMADDH), l’Association citoyenneté pour la promotion des droits de l’Homme (ACPDH), la Plate-forme du droit économique, social et culturel (DESC-Mali), les Associations et collectifs des victimes, Avocats sans frontières, l’organisation de lutte contre l’esclavage (TEMEDT), le Centre d’assistance de promotion des droits humains (CAPDH), l’Observatoire des droits humains et de la paix (ODHP), le Conseil national de la société civile (CNSC), la Fédération nationale des collectifs d’organisations des femmes du Mali (FENACOF/Mali) et la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH).

La marche a été encadrée et sécurisée par la police.

   S.Y. WAGUE  

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