Droits de l’homme : les régions s’éveillent a l’EID

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Droits de l’homme : les régions s’éveillent a l’EIDLes propositions d’interpellation reçues des régions sont, pour cette 19è session, beaucoup plus nombreuses et variées que lors des sessions passées

La tradition a été respectée. La célébration de la Journée internationale des droits de l’homme a été marquée hier dans notre pays par l’organisation de l’Espace d’interpellation démocratique (EID). C’est le Premier ministre Moussa Mara qui a présidé l’ouverture de la 19è session de l’Espace d’interpellation démocratique au Centre international de conférences de Bamako. C’était en présence de membres du gouvernement, des présidents des institutions de la République, des ambassadeurs, des membres du jury d’honneur et des représentants de la commission préparatoire.

En ouvrant les travaux de cette session, le médiateur de la République, Baba Akhib Haïdara, a salué et remercié les illustres invités venus de l’extérieur pour siéger au jury d’honneur. Il s’agit de Joseph N. Gnolofoun, ancien ministre de la Justice, médiateur du Bénin et président du jury d’honneur de la 18è session de l’EID ; Bachir Ali Souleyman, ministre du Territoire et médiateur de la République du Tchad, et Catherine Choquet de la Fédération internationale des droits de l’homme. Aux 4 membres nationaux du jury d’honneur, il a exprimé sa gratitude pour l’intérêt constant que leurs organisations d’origine manifestent à l’égard de l’EID.

L’année dernière, à la précédente session de l’EID, Baba Akhib Haïdara confirmait l’engagement du médiateur de la République à satisfaire, dans les meilleurs délais, une pertinente recommandation du jury d’honneur relative à la visibilité et à l’efficacité de ce forum. Cet engagement s’est concrétisé par deux importantes mesures structurelles et une nouvelle dynamique communicationnelle. Ainsi, au sein des services du médiateur de la République, un secrétariat permanent distinct, avec des moyens conséquents, prend désormais en charge la préparation et la tenue des sessions, ainsi que le suivi de la mise en oeuvre des recommandations du jury d’honneur.

Prolongeant l’action du secrétariat permanent, des délégations territoriales basées dans les capitales régionales ont été réaménagées de sorte à pouvoir prendre en charge la promotion effective des activités de l’EID au niveau régional. A cet effet, les délégations territoriales de 7 régions du pays (celle de Kidal étant en attente) ont été renforcées par l’apport de chargés de mission et par une dotation en matériel informatique et en moyens de déplacement.

L’action menée en faveur de l’EID, se félicite Baba Akhib Haïdara, a commencé à porter fruits. Les propositions d’interpellation reçues des régions sont, pour cette 19è session, beaucoup plus nombreuses et variées que lors des éditions passées. Sans viser une quelconque politique du chiffre, le secrétariat permanent de l’EID s’est plutôt appliqué à mieux informer et sensibiliser en sollicitant les ressorts citoyens de nos compatriotes. Le résultat est qu’il a enregistré 284 demandes d’interpellation contre 177 pour la 18è session en 2013 et 110 pour la 17è session en 2012.

Les organisateurs de l’événement relèvent avec grande satisfaction une forte participation de nos concitoyens vivant dans les régions. Pour la première fois, l’ensemble des interpellations reçues des régions dépasse le nombre d’interpellations reçues directement au siège bamakois de l’institution. En effet, sur les 284 dossiers enregistrés 50,70% proviennent des régions. Mais les organisateurs ont aussi relevé pour le regretter, qu’en terme de genre, la participation des femmes reste encore très faible : moins de 5%, alors que celle des hommes dépasse 95%. De même les organisateurs de l’EID regrettent que la participation des Maliens de l’extérieur reste insignifiante : un seul dossier a été reçu de nos ambassades et consulats à l’étranger.

Conformément aux critères appliqués par la commission préparatoire de cette 19è session pilotée par Mahamadou Sissoko, les 284 dossiers sont répartis en trois catégories : 23 dossiers retenus pour être lus publiquement au cours de cette session, 130 dossiers pour suite à donner et 131 dossiers qui n’ont pas été retenus au cours de cette édition.

Retraçant le bilan de la session précédente de l’EID, Mahamadou Sissoko a expliqué à propos des interpellations classées « pour être lues », qu’elles ont reçu le jour de l’EID des réponses de la part des ministres interpellés. Cependant, certaines promesses faites n’ont pas été suivies d’effets, telle l’épineuse question de délocalisation de l’usine construite par la Société des détergents du Mali (Sodema-sa) en zone d’habitation. Certaines interpellations dont le bien-fondé ne souffre d’aucune ambigüité peinent encore à trouver des solutions, a-t-il aussi déploré.

En ce qui concerne les interpellations classées « pour suite à donner », sur les 65 retenues, 49 ont fait l’objet de réponse des départements ministériels, soit 75,38%. Il est réconfortant de signaler que les réponses continuent toujours de parvenir chez le médiateur de la République. La commission préparatoire se réjouit des suites favorables données à certaines interpellations.

Après la cérémonie d’ouverture, le Premier ministre a visité une exposition de 40 stands aménagés par les maisons d’arrêt des cercles, excepté Kidal. Les articles exposés vont des produits agropastoraux aux ornements confectionnés à partir de cornes de boeuf en passant par les meubles, les pagnes en bogolan, les chaises, paniers et balais. Les prix de ces produits oscillent entre 100 et 20.000 Fcfa.

Nous reviendrons sur les recommandations et les conclusions de ce 19è EID dans nos prochaines éditions.

S. DOUMBIA

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1 commentaire

  1. Cette expérience que nous avons salué en son temps, car unique au monde, n’est devenue au fil des ans qu’une scène de théâtre. Comment expliquer qu’au lendemain de la libération de terroristes avérés qui ont tué plusieurs maliens y compris jusqu’à l’intérieur de la prison,on vienne tenir un espace pour dit-on “faire respecter les droits des citoyens maliens ? C’est vraiment une insulte pour le peuple malien. Nos autorités veulent-elles vraiment la quiétude de notre pays ? Ce chaos ne les arrangerait-il pas ? La vie d’un otage français vaut-elle mieux que celle de milliers de maliens (certains déjà morts et d’autres qui seront mis en danger avec cette libération)? Cela ne va-t-il pas à l’encontre de l’article de la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyens, qui meuble très bien le préambule de la Constitution de la 5ème République française:”Tous les hommes naissent libres et égaux en droit et en devoirs…” Répondez -moi s’il plaît !

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