Les Avocats sans frontières Mali et Avocats sans frontières France ont organisé le jeudi 10 septembre une conférence de clôture du projet Dignité : respect des droits des personnes privées de liberté, à l’intention de toute la chaîne pénale et les partenaires techniques et financiers.
Il s’agissait, pour les défenseurs des droits humains, de présenter le bilan de ce programme d’accès à la justice réalisé dans les villes de Bamako, Kayes et Kati dont le l’objectif portait sur le renforcement du système judiciaire à travers la création de conditions permettant d’accroître le respect des règles minimales de la liberté.
Selon le président d’Avocats sans frontières Mali, Me Seydou Doumbia, la stratégie mise en place pour atteindre les objectifs du projet, a consisté en l’organisation de 10 sessions juridiques dans les trois villes d’intervention à raison de 6 à Bamako, 2 Kayes et 2 Kati.
“Chaque session comportait 4 phases : des journées de consultations gratuites en faveur des détenus vulnérables, une assistance judiciaire, une formation et de tables rondes”, a expliqué le président ASF-Mali.
Le président a fait savoir que le succès des journées de consultations s’explique par la volonté des autorités pénitentiaires qui ont facilité l’accès aux détenus et l’analyse de cas 130 prisonniers. “5 avocats bénévoles d’ASF-Mali, épaulés par deux chargés de mission d’ASF-France ont assuré environ 1040 consultations. Entre septembre 2014 et juillet 2015, les avocats ont aussi assuré l’assistance juridique pour 208 détenus, dont 33 mineurs et 37 femmes. La sélection des dossiers s’est faite selon les critères de vulnérabilité établis en amont. ASF- France et Mali retiennent que la plupart des stagiaires ont admis leur méconnaissance de la législation des mineurs et les travaux pratiques lors des sessions de formation. Elles ont permis aux stagiaires de maîtriser davantage les textes protecteurs des mineurs. Les responsables ont arrêté des résolutions visant à diffuser de nouvelles pratiques plus respectueuses de ces droits”, a-t-il souligné.
Le chef de projet Avocats sans frontières France, Françoise Bastien, a déclaré que pour la première fois les détenus assistés par les deux structures ont eu le sentiment d’être pris pour des humains comme les autres. “Le projet a été réalisé selon les critères établis par les partenaires et les structures. Malgré les moyens assez limités, les objectifs ont été atteints”, a-t-elle reconnu.
L’ASF-Mali a émis le souhait aux partenaires de poursuivre l’expérience dans d’autres régions du pays qui connaissent les mêmes difficultés carcérales.
BréhimaSogoba