Droits de l’homme et réforme de l’Etat : Les conseils utiles de Me Tapo aux défenseurs des droits de l’Homme

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Le ministre des Droits de l’Homme et de la Reforme de l’Etat, Me Kassoum Tapo estime que les organisations et associations de défense des droits humains doivent aller au delà des dénonciations et critiques. A la faveur de leur première prise de contact, l’Avocat a invité ses interlocuteurs du jour à prévenir en donnant des pistes de solution afin d’éviter des cas de violation des droits humains.

Le ministre des droits de l’Homme et de la Reforme de l’Etat, Me Kassoum Tapo, a réuni, mardi 16 mai 2017, dans les locaux de son département, les représentants des organisations de défense des droits de l’Homme. L’objectif de cette rencontre était de prendre contact avec les organisations et associations de défense des droits de l’Homme afin de définir un cadre de travail pour la promotion et la protection des droits de l’Homme au Mali. Ainsi, le ministre Tapo a d’abord insisté sur la responsabilité des uns et des autres dans le cadre du respect des droits de l’Homme. Selon lui, les rapports doivent être rédigés sur la base de preuves tangibles et dans les règles de l’art. A ce titre, il souhaite que le pragmatisme soit au cœur de toutes les actions à entreprendre dans le cadre de leur partenariat pour la promotion et la protection des droits humains. En outre, il précise que les défenseurs des droits de l’Homme doivent mettre en place des systèmes d’alerte précoce avant de dénoncer les cas de violation. « C’est bien de dénoncer, mais il faut aussi donner des pistes. Cela permettra non seulement de prévenir, mais aussi et surtout d’éviter à l’avenir les cas de violation des droits de l’Homme », exhorte Me Kassoum Tapo.

La rencontre a été l’occasion pour les défenseurs des droits de l’Homme au Mali de faire part de leurs préoccupations. Le président d’Amnesty international Mali, Drissa Fomba, a ainsi fait remarquer que les défenseurs des droits de l’Homme sont confrontés à un manque d’accès aux moyens de communication via les medias d’Etat. Il a ensuite déploré le fait que leurs communiqués ne sont pas bien accueils à l’Ortm. L’autre préoccupation de M. Fomba est la montée du salafisme au Mali. De son point de vue, il faut l’accompagnement de l’Etat pour aider les défenseurs des droits de l’Homme à mener des campagnes de sensibilisation auprès des citoyens. Pour sa part, la présidente de la Commission nationale des droits de l’Homme (Cndh) souhaite qu’à la faveur du processus de révision constitutionnelle en cours, son organisation soit érigée en institution de la République.  D’autres préoccupations ont été évoquées au cours de cette rencontre, notamment le non-respect des conditions de détention provisoire et  des conditions de jugement des mineurs, du respect du droit à la défense (assistance judiciaire). S’y ajoute la nécessité d’adopter un projet de loi relatif à la protection des personnes handicapées au Mali.

Le ministre Tapo a, en retour, remercié les défenseurs des droits de l’Homme, tout en les rassurant de la bonne disposition de son département à travailler davantage sur les préoccupations soulevées. Selon lui, aucune demande adressée à son département ne restera sans réponse. Il a en outre promis d’accompagner les défenseurs ses interlocuteurs du jour, s’il le faut, dans les centres de détention ou dans les prisons afin que les droits de tous soient respectés.

Kassoum Tapo a aussi souligné l’impérieuse nécessité d’aller vers la formation  de tous les acteurs de ce domaine.

Il est ressorti des débats que cette concertation marque le début d’une collaboration franche et consacre la mise en place d’un cadre formel d’échanges et de propositions pour la promotion et la protection des droits de l’Homme au Mali.

Ibrahim M.GUEYE

 

ME KASSOUM TAPO AU SUJET DU RESPECT DES DROITS DE L’HOMME

«Le Mali n’a de leçon à recevoir de qui que ce soit»

A la faveur du traditionnel point-presse hebdomadaire du porte-parole du gouvernement, le ministre des droits de l’Homme et de la Réforme de l’Etat, Me Kassoum Tapo, est revenu sur le sujet des prétendues exactions commises par les forces de défense et de sécurité maliennes.

Le ministre Tapo informe qu’il a présenté une communication en Conseil des ministres sur la question des droits de l’Homme dans notre pays. Selon lui, ils ont été saisis par l’Association malienne des droits de l’Homme (Amdh) et d’autres organisations œuvrant dans le même domaine. Leur rapport, commente le ministre, fait état de 75 cas de violation des droits de l’Homme au Mali et s’étend du 1er  janvier au 31 mars 2017. Le ministre informe que ce rapport fait état de détention arbitraire, de viol, d’exécution extrajudiciaire, d’usager excessif de la force, entre autres. Et ces manquements seraient commis par les forces  de sécurité et de défense maliennes, le Ganda Izo, la force Barkhane, la Minusma, etc.

Me Tapo soutient que le Gouvernement du Mali et le Président de la République sont très attachés à la question du respect des droits de l’Homme. Selon lui, si ces allégations sont fondées, son département prendra ses responsabilités. Cependant, il plaide pour un changement de méthodologie de travail des organisations de la société civile qui interviennent sur la question et qui, dans des rapports, accablent parfois l’Etat.

Pour lui, le respect des droits de l’homme pour un pays, même en temps de paix, n’est pas chose aisée, encore moins en temps de crise. Il a indiqué que le Gouvernement met tout en œuvre pour le respect des droits de l’Homme qui ne peut se faire sans l’accompagnement de tous et une formation adéquate de l’ensemble des acteurs.

Me Kassoum Tapo va plus loin en soutenant que le Mali est conscient que les droits de l’Homme sont universels et que même les terroristes ont des droits. C’est ainsi qu’il dit : « le Mali n’a de leçon à recevoir de qui que ce soit en matière de protection de droits de l’Homme ». A ce titre, il renchérit que le Mali n’a pas le complexe de parler devant personne de ce sujet. Aussi, le Secrétaire général de son département, Abraham Bengaly, est un acteur incontournable de la question au Mali et au-delà.

L’orateur rassure qu’ils comprennent les manipulations derrières certaines déclarations et ils ne tomberont pas dans le piège. Toutefois, il déclare : « notre objectif est qu’il y ait une impunité zéro pour les violations des droits de l’homme sur notre sol. Tous les acteurs de crimes seront traités sur le même pied d’égalité. Il ne faut pas affirmer n’importe quoi ».

Harber MAIGA

 

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