L’Expert indépendant Suliman Baldo avait à ses côtés, Brian Ruane du Haut Commissariat des droits de l’homme (Génève), pendant que les journalistes avaient à leur tête Boukary Daou, président du RMDH (Réseau Média et Droits de l’Homme). La rencontre s’est déroulée en présence de Djiri Mori représentant de la Division des Droits de l’Homme de la Minusma.
Depuis janvier 2012, le Mali traverse une crise sans précédent de son histoire, qui a eu des répercussions graves sur les droits de l’homme. Il y a des responsabilités à situer dans les graves manquements aux droits de l’homme qui ont été perpétrés, des torts à réparer en mettant les victimes dans leurs droits, pour un climat de justice sain. A cet effet, le séjour de l’Expert indépendant au Mali, vise à produire un rapport destiné aux Nations Unies.
Suliman Baldo a annoncé aux journalistes militants des droits de l’homme à travers le Réseau Média et Droits de l’homme (RMDH) sa visite à partir du mercredi 14 octobre 2015, dans la partie septentrionale du pays, pour s’entretenir avec ceux qui peuvent l’être. L’expert Suliman Baldo et son collègue, Brian Ruane ont eu un intérêt certain sur la situation des médias au Mali.
RMDH, un parler franc
Le Président du RMDH, Boukary Daou a indiqué sans ambages que la liberté d’expression était une réalité déclarée au Mali, mais qu’il y a aussi de nombreuses entraves à cette liberté, liées à des aspects économiques, à des pressions morales entrainant les hommes de média à l’autocensure. Selon lui, « la liberté d’expressions reste une quête perpétuelle, il convient d’y consacrer les efforts nécessaires pour l’entretenir la préserver, car elle est essentielle pour la démocratie et le respect des Droits de l’Homme ». Selon le président du Réseau Média et Droits de l’Homme, « Les moyens des journalistes sont très limités au Mali. Il n’y a pas de convention collective qui puisse guider, ce qui fait que certains patrons de presse sont souvent tentés de faire ce qu’ils veulent or un journaliste sans salaire sur le terrain est un véritable danger pour la démocratie», a-t-il souligné. Les échanges ont également porté sur l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Selon Maciré Diop, un responsable du RMDH, le blocage constaté au niveau du comité de suivi de l’accord s’explique par le fait que chaque groupe veut se positionner à l’aune du processus de cantonnement. Les participants à cette réunion sont tous unanimes du rôle central que doit jouer la presse pour la vulgarisation de l’accord, la défense et la promotion des droits de l’Homme. Le président du RMDH a expliqué les missions, les objectifs du RMDH-(renforcement des capacités des membres, défense et promotion des droits de l’homme…), ainsi que les grands axes du plan d’action. « Vos rapports sont beaucoup attendus, nous attendons beaucoup de vos travaux, notamment les rapports sur Tin Hama et sur les événements de Kidal de mai 2014», a conclu le président du RMDH.
Aguibou Sogodogo