La femme est la racine première, fondamentale de la nation où se greffe tout apport, d’où part toute floraison. Reconnaître à la femme des droits, c’est la reconnaître comme une personne à part entière, c’est accepter sa valeur en tant que personne humaine.
Certes, en matière de textes et lois juridiques, les femmes ne peuvent plus ou ne doivent plus se plaindre comme de par le passé. De la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948 en passant par la Convention sur l’élimination de toutes les formes de Discrimination à l’égard des Femmes de 1979, la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et le Protocole à la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatif aux Droits des Femmes, adopté par la 2e session ordinaire de la Conférence de l’Union africaine à Maputo le 11 juillet 2003, ratifié par le Mali, etc., tous les textes se rejoignent d’une manière ou d’une autre (tout en n’omettant pas les insuffisances de l’un ou de l’autre texte) pour reconnaître à la femme les mêmes droits que les hommes et vont même plus loin pour donner des droits spécifiques à la femme compte tenu de sa maternité. En matière de résolution de problèmes car ne défendant que les droits des femmes quels que soient leurs actes tout en fermant les yeux sur leurs devoirs et partant sur leurs responsabilités.
Les hommes ont peur qu’on aborde les droits des femmes
Loin de là, nous ne méconnaissons certes pas les devoirs des femmes qui, depuis fort longtemps, les exécutent sans broncher. A y voir de près, les hommes ont peur d’une chose lorsqu’on aborde les questions relatives aux droits des femmes : c’est la peur de leur rapport de force à elles. Est-ce pour autant que les femmes ont acquis réellement leurs droits malgré tout cet arsenal juridique et institutionnel ? L’effectivité de ces droits dans leur application pose toujours problème. Cela, non pas seulement parce que les hommes refusent de les appliquer ou parce que les traditions sont plus prégnantes que jamais, mais tout simplement parce que les comportements ou les agissements de certaines femmes, d’une manière ou d’une autre, constituent des obstacles aux droits de la femme. Nous n’en présenterons que quelques- uns. Le premier obstacle à l’application effective des droits des femmes est la méconnaissance par les femmes elles-mêmes de ce à quoi elles ont droit. Si les premières concernées ne savent pas quels sont leurs droits réels, il serait difficile qu’elles les obtiennent en cadeau de mariage ou d’anniversaire. Ensuite, il y a l’ignorance du sens réel des droits de la femme par les femmes elles-mêmes. En effet, les questions de droit sont très pointilleuses et il ne suffit pas seulement de parler français ou d’être allé à l’école pour être capable d’interpréter le sens réel d’un droit. S’il en était ainsi, la tâche des magistrats serait la plus facile au monde. Cette situation fait en sorte, il faut le dire clairement, que certaines femmes, des leaders de groupe, entraînent la masse ignorante dans l’abîme des non-sens souvent irréparables. Par ailleurs, le comportement de certaines femmes contribue, à notre avis, à maintenir la femme dans les situations de dépendance totale et notoire vis-à-vis des hommes.
Il suffit simplement de revenir sur ses pieds comme on le dit souvent, pour reconsidérer son parcours. Dans ce sens, la lutte pour l’obtention des droits des femmes au Mali a une histoire. Mais combien sont les femmes qui connaissent cette histoire ? Certes, le passé est passé. Mais l’histoire elle-même nous révèle que tous ceux qui ont tenté d’ignorer leur passé ont été rattrapés par ce même passé. Femmes noires, femmes du Mali, mes mères et mes sœurs, vous voulez vous émanciper ? Bien ! Mais de qui ou de quoi ? Alors, il est temps que les garçons manqués enclenchent la lutte.
Hamady