Cour africaine des Droit de l’Homme et des Peuples : Une institution majeure méconnue

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La Cour africaine des Droit de l’Homme et des Peuples (CADHP) est un organe de l’Union africaine dont le rôle dans la défense des droits de l’homme et des peuples est d’importance perceptible à travers des arrêts rendus par ses juges. Mais cette grande institution africaine mal connue, parait très timide, méconnue, ignorée ou inexplorée par les nationaux des Etats – membres à travers la ratification et la déclaration-. « Le travail abattu par la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples qui, dans une très grande mesure, est peu connu sur notre continent et par nos populations », a déclaré Sylvain Oré, président de la Cour africaine, lors de la cérémonie d’ouverture le 8 Septembre.

Prenant la pleine mesure de ce manque à gagner qui n’est que la rançon d’une passivité dans la communication, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples décide d’entrer à l’ère de la visibilité des actions qu’elle mène, synonyme de plus de transparence, de renforcement de la démocratie et de la gouvernance en Afrique. Toutes choses qu’il faut pour plus de justice et le développement. « Si j’ai décidé de vous réserver ce premier discours après mon élection en tant que Président de la Cour parce que je suis convaincu du rôle important que les journalistes et les organes de presse jouent en matière de protection des droits de l’homme », a déclaré Sylvain Oré fraichement élu le 5 Septembre 2016 succédant au Tanzanien Augustino Ramadhani.

L’article 9 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples dispose clairement que toute personne a le droit à l’information. En effet, les populations africaines ont besoin d’être informées des droits inscrits dans la constitution de leurs pays respectifs et de la manière d’en jouir, a indiqué le président de la Cour africaine. « La réclamation de ces droits ne devrait être considérée à tort comme subversive ou contre-productive. Bien au contraire, la jouissance de ces droits doit nous permettre d’assurer un avenir meilleur pour nous-mêmes, nos enfants et nos petits-enfants », a déclaré Sylvain Oré.

Qui va loin prépare sa monture, la CADHP mise sur une presse africaine bien formée, pour relayer ses actes dans les règles de l’art. C’est pourquoi, juste après la prise de fonction de son nouveau président, l’Ivoirien Sylvain Oré, la Cour a réuni à Arusha (en Tanzanie) où siège l’Institution, des responsables de média de 24 pays d’Afrique australe, occidentale, centrale et du Nord, pour une formation pilote du 7 au 11 Septembre 2016. La séance du 10 Septembre a été consacrée à la journée de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes, organisée en partenariat avec l’UNESCO. Avec la participation des juges, journalistes, des organisations de défense de la liberté d’expression, les débats ont permis d’évoquer des questions essentielles, des facteurs liés à la gouvernance, qui entravent la liberté d’expression et exposent les journalistes, la nécessaire protection des journalistes, la responsabilité des journalistes etc.. La formation facilitée par l’Agence allemande de coopération (GIZ) s’est déroulée au Mount Meru Hôtel. Votre serviteur Boukary Daou du quotidien Le Républicain et Fatouma Harber, blogeuse basée à Tombouctou sont les heureux bénéficiaires pour le Mali, de cette formation des formateurs.

La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples peut en perspective, s’imposer comme une alternative crédible au déni de justice qui a libre cours dans la plupart des Etats africains où l’appareil judiciaire n’est pas rarement aux ordres du pouvoir exécutif. A suivre

Boukary Daou

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